Au lendemain de l’annonce du décès du deuxième patient ayant bénéficié de la pose d’un cœur artificiel Carmat, la société a partagé les premiers éléments de l’analyse de la bioprothèse.
« Les premières analyses au bout de cette période relativement longue montrent la biocompatibilité de la prothèse avec l’organisme avec le sang. Les fondamentaux de conception sont donc confirmés à ce stade de l’analyse », avance la société dans un communiqué de presse diffusé mardi soir. « Par ailleurs, les premières données de la prothèse montrent que son fonctionnement s’est dégradé du fait d’un défaut de pilotage des moteurs, conduisant à une diminution du volume de sang éjecté dans l’organisme. »
Marcello Conviti, directeur général de Carmat, a expliqué au « Quotidien » : « Le moteur de la prothèse a fourni un débit normal au patient jusqu’à à peu près 21 h 30, puis s’est dégradé pendant la nuit. La pompe a tenté de rétablir un débit suffisant, mais elle n’y arrivait plus. Il faut qu’on trouve la cause de ce dysfonctionnement, et c’est ce que nous sommes entrain de faire depuis dimanche matin. On a beaucoup de données à examiner et on espère être rapide sur cette partie-là. Nous avons aussi commencé à faire passer des tests à la prothèse depuis hier matin. »
Complications polyviscérales
Rappelons que ce deuxième patient, implanté en août 2014 au CHU de Nantes, est décédé le 2 mai. Le patient avait été hospitalisé la veille à la suite d’une insuffisance circulatoire. « Je vous rappelle que la veille, le patient avait fait des contrôles, tout allait bien, au niveau du débit, de l’épreuve d’effort, de la vérification sanguine. On m’a dit qu’il aurait également passé une journée absolument normale, avec des activités à l’extérieur dans la journée du vendredi, puis ce problème est arrivé vers 21 h 30 », explique Marcello Conviti. Le lendemain, l’équipe médicochirurgicale a implanté une deuxième prothèse, l’opération aurait été menée à terme et la circulation sanguine rétablie, mais des complications polyviscérales postopératoires se seraient installées, menant au décès du patient.
Pas de nouvelles concernant la prochaine implantation
La société entend poursuivre l’essai clinique de faisabilité en cours – Cet essai qui doit porter sur 4 patients souffrant d’insuffisance cardiaque biventriculaire irréversible dont le pronostic vital est engagé à brève échéance. Ses critères de succès comportent, entre autres, la survie à 30 jours après l’implantation et la récupération fonctionnelle des organes vitaux. Le premier patient a survécu 74 jours, le deuxième patient près de 9 mois. Un troisième patient a reçu une implantation le 8 avril dernier à l’Hôpital européen Georges Pompidou. « Il va bien mais il est encore à l’hôpital, car cela ne fait pas encore un mois qu’il a été implanté, c’est le protocole. Après ce sera une décision médicale », souligne Marcello Conviti, qui n’a pas fourni de précision concernant le délai avant la 4e implantation. Carmat envisage de lancer, dès cette année, un essai sur une vingtaine de patients ; il sera considéré comme réussi si les critères de survie à 180 jours et de qualité de vie sont remplis.
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