Alors que la consommation de sodium aux États-Unis est plus du double de la dose recommandée, soit environ 3800 g/jour versus les 1 500 à 2 300 mg/jour préconisés, les industriels et les grandes chaînes de restauration rapide n’ont globalement pas diminué la teneur en sel des plats préparés, en dépit des engagements affichés. Selon une étude menée entre 2005 et 2011, la composition en sel n’a pas varié de façon statistiquement significative au sein d’une sélection de 402 produits alimentaires industriels et de 78 distribués dans les fast-foods.
Fast-food et aliments industriels
Pour les aliments industriels, 11 catégories étaient définies, par exemple viennoiserie ou produits laitiers, avec 88 sous-catégories (par exemple, pain blanc, pain complet, chips tortilla). Pour chacune de ces dernières, de 1 à 13 marques différentes étaient représentées, incluant des marques nationales, des marques dites « distributeur », de supermarchés standards, haut de gamme ou « discount ». Quant à la restauration rapide, les plats étaient classés en 8 catégories (cheeseburgers, morceaux de poulet, frites, sandwiches au poulet grillé, hamburgers, pizzas, crackers). Parmi l’ensemble des produits examinés, 159 d’entre eux appartenaient à l’une des 5 sources principales de sel aux États-Unis : pain (n=39), morceaux de viande froide ou fumée (n=31), pizza (n=28), volaille (n=32), soupes (n=29).
Un appel du pied auprès des industriels
Si la teneur en sodium des produits industriels a diminué d’environ 3,5 %, elle a augmenté de 2,6 % pour les fast-foods. Par ailleurs, si quelques aliments ont vu leur quantité de sel diminuer de 30 %, un nombre plus conséquent a vu la sienne augmenter d’au moins 30 %. Au bout du compte, les chercheurs font le constat d’une « absence de changement statistiquement significatif en sodium au cours de ces 6 années ».
Les auteurs insistent sur la part de responsabilité des industriels dans la prévalence de l’hypertension artérielle et des maladies cardio-vasculaires aux États-Unis et sur la nécessité d’assumer leur engagement en termes de santé publique. « Dans l’état actuel des choses, les objectifs reposant à la fois sur les patients et les médecins sont irréalistes compte tenu des fortes teneurs en sodium des produits industriels et des fast-foods », indiquent-ils, tout en faisant la remarque que, compte tenu des disparités observées entre des denrées comparables « de nombreux industriels pourraient facilement diminuer les teneurs en sodium tout en continuant à proposer des produits de très grande consommation ».
JAMA Intern Med, publié en ligne le 13 mai 2013.
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