Novembre 2014, un siècle après le début de La Grande Guerre, restera dans la mémoire collective des médecins français comme le mois de l’ineptie. La première : l’entrée en vigueur de la décision unilatérale de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie de subordonner la prise en charge des instaurations de traitement par ézétimibe à l’accord préalable des caisses en raison du caractère « particulièrement coûteux » du produit ainsi que du non-respect des recommandations de la HAS. Le 17, lors des sessions scientifiques de l’AHA, l’étude IMPROVE-IT était présentée, démontrant le bénéfice clinique de cet agent chez des patients venant de présenter un syndrome coronarien aigu et ayant un LDL-cholestérol bas. Comme le rappelle le Dr Diévart dans son article (cf. page 6), cette étude contient de nombreuses informations importantes. La première est que l’ézétimibe fait maintenant partie des molécules validées, dont le rapport bénéfice/risque est favorable, il s’agit du premier hypocholestérolémiant qui n’est pas une statine dans ce cas. La deuxième est que, comme pour les statines, son effet clinique passe par la baisse du LDL-cholestérol obtenue. La troisième est qu’il existe encore un bénéfice à diminuer le LDL à des niveaux très bas (0,54 g/l). La quatrième est que la recherche de nouveaux hypocholestérolémiants encore plus puissants, comme les anticorps anti-PCSK9, doit se poursuivre. La cinquième est qu’avant de prendre des décisions médico-administratives nationales, il aurait été sage d’attendre quelques semaines les résultats d’un grand essai international en cours, surtout concernant un produit disponible en France depuis plus de 10 ans. Ainsi, 17 jours après la mise en place de règles administratives, celles-ci sont déjà dépassées ! Pour un coût journalier de 1,61 euro, l’ézétimibe, associé aux statines, diminue, certes modestement mais significativement de 6 %, le risque d’événements cardiovasculaires. Au lieu de poursuivre une guerre de tranchée, qui n’a plus lieu d’être, le temps de l’armistice est venu ! De grâce, libérez, du moins en prévention secondaire, la prescription d’ézétimibe, afin simplement de permettre aux médecins français de pouvoir suivre les recommandations internationales et à nos patients de disposer d’un traitement, complémentaire aux statines, bénéfique !
Congrès AHA à Chicago
Editorial : libérez l’ézétimibe !
Publié le 26/01/2015
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CHU Toulouse-Rangueil
Pr Michel Galinier
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Source : Congrès spécialiste
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