Chez des sujets qui n’ont aucun antécédent cardiovasculaire, l’aspirine a un rapport bénéfice/risque favorable lorsque le score calcique est supérieur ou égal à 100 ; en revanche, lorsque ce score est à zéro, le risque de saignement devient supérieur au bénéfice cardiovasculaire.
En prévention primaire, l’aspirine est essentiellement recommandée chez des patients à haut risque cardiovasculaire alors que l’on sait très bien qu’une majorité d’accidents surviendra chez les sujets à faible risque mais pour lesquels la prescription quotidienne d’antiagrégant plaquettaire n’est pas recommandée.
Mieux stratifier le risque
C’est pour éclaircir les paradoxes de la prévention primaire qu’une équipe de cardiologues coordonnée par Michael D. Miedema (Boston, États-Unis), a bâti un protocole au sein d’une cohorte existante, la Multi-Ethnic Study of Atherosclérosis. Aucun des 4 299 participants ne recevait d’aspirine ; ils étaient âgés de 60,6 ans en moyenne ; 34 % fumaient, 38 % étaient hypertendus, 40 % avaient des antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire et aucun n’était diabétique. L’hypothèse était qu’une meilleure stratification des patients en fonction de leur score calcique établi par un CT scan pourrait permettre d’améliorer le rapport bénéfice/risque de l’aspirine.
Indépendamment des recommandations de l’AHA
À l’issue des procédure les 4 299 dossiers ont été regroupés selon le score calcique (CAC = 0, CAC entre 1 et 99, CAC ≥ 100) et les taux de probabilité d’événements cardiovasculaires ont été calculés pour chaque groupe. En fonction de ces taux, les cardiologiques ont testé l’hypothèse favorable selon laquelle un individu donné tire plus de bénéfice de l’antiagrégant plaquettaire contre l’hypothèse défavorable (saignement).
Ils ont ainsi estimé qu’un score calcique supérieur à 100 entraînait entre 2 et 4 fois plus de chance de bénéficier de l’aspirine que d’en souffrir, même si par ailleurs les critères des patients ne sont pas strictement superposables à ceux établis par l’American Medical Association pour bénéficier d’un traitement quotidien par l’aspirine. « À l’opposé, si un individu ne présente aucune plaque calcifiée, nos estimations montrent qu’un antiagrégant plaquettaire entraîne plus de risque de saignement que de bénéfice », a expliqué Miedema.
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