Chez les patients après un arrêt cardiaque, la mise sous hypothermie à l’hôpital est recommandée par les instances internationales, pour réduire les lésions cérébrales. Mais les modalités pratiques restent encore à explorer (moment opportun, température à atteindre).
Deux études publiées dans des grands journaux scientifiques apportent des précisions.
En pré-hospitalier
– Une étude (« JAMA ») porte sur la situation pré-hospitalière. Francis Kim et coll. (Seattle) ont évalué si la mise en hypothermie précoce des patients en arrêt cardiaque (avec ou sans fibrillation ventriculaire), avant l’arrivée à l’hôpital, améliore la survie et les complications neurologiques. Les professionnels de santé « paramedics » dans le véhicule d’urgence ont passé une solution saline le plus rapidement possible à la moitié du groupe de l’étude composé de 1 359 patients (583 avec une FV et 776 sans). Les patients ont aussi eu une mise en hypothermie à l’arrivée à l’hôpital suivant le protocole habituel. Au total, la survie lors de la sortie est similaire dans les deux groupes et il n’y a pas eu d’amélioration du statut neurologique chez ceux qui ont eu une mise sous hypothermie pré-hospitalière. L’étude ne plaide donc pas pour une mise précoce en hypothermie.
Comparaison de 33° avec 36°
– L’autre étude (« New England Journal of Medicine »), internationale, conduite par Niklas Nielsen et coll. (Suède), chez 939 patients hospitalisés et survivants d’un arrêt cardiaque, a consisté à comparer deux températures : une mise à 33 °C et une mise à 36 °C. Sur les critères d’évaluation, les résultats ne montrent pas de différence. À la fin de l’étude (180 jours), des proportions non significativement différentes de décès et d’altérations importantes des fonctions neurologiques, sont relevées dans les deux groupes. Au total, prendre une température de 33 °C comme objectif n’apporte rien de supplémentaire comparativement à 36 °C.
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