À l’occasion de la Journée mondiale de l’accident vasculaire cérébral (AVC), ce jeudi 29 octobre, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie une étude intitulée « les risques de décès un an après l’AVC ». Le constat qui y est fait, d’après les données françaises, est sans appel – les AVC restent encore aujourd’hui « des événements de santé graves » en terme de décès et d’incapacités.
En 2008 et 2009, la part des patients décédés par AVC s’élevait à 14,5 % lors de l’hospitalisation initiale, à 16 % dans le mois qui suivait, et à 28 % dans l’année. L’étude souligne que la létalité des hémorragies cérébrales est importante, avec un taux standardisé de mortalité à un mois presque cinq fois plus élevé que celui des infarctus cérébraux, et presque trois fois plus à un an.
Les AVC hémorragiques plus graves
Cette étude a utilisé la base AMPHI (analyse de la mortalité post-hospitalisation en France en 2008-2010), constituée des données provenant du SNIIRAM (système national d’information interrégimes de l’Assurance-maladie), et celles du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDC) de l’INSERM, qui contient les causes des décès.
Près de 200 000 personnes ont été hospitalisées pour un AVC sur les deux années considérées (2008, 2009). Parmi les 125 500 adultes relevant du régime général de l’Assurance-maladie, 29 % étaient âgés de 18 à 64 ans, la moitié d’entre eux avaient entre 65 et 84 ans et 21 % au moins 85 ans. Dans deux tiers des cas (62 %), il s’agissait d’un infarctus cérébral, et le tiers restant rassemblait 26 % d’AVC hémorragique et 12 % d’accident dont le type n’était pas précisé. Le quart dû à une hémorragie comprend le plus souvent une hémorragie cérébrale (16 %), une hémorragie méningée (6 %), et plus rarement d’autres hémorragies intracrâniennes non traumatiques (4 %).
Des unités neurovasculaires à promouvoir
Pour tous les types d’AVC, l’étude montre que les pathologies chroniques augmentent la mortalité à un an. Plus de quatre patients sur dix présentent des comorbidités qui sont susceptibles d’interagir avec la survie. Pour un décès survenu au-delà du premier mois, les décès sont moins souvent imputés à la pathologie cérébro-vasculaire et relèvent davantage des autres maladies cardio-vasculaires.
Lors de l’analyse multivariée, il ressort que les patients ayant été hospitalisés en unité de soins intensifs ont une meilleure survie, ce qui amène à poursuivre la promotion « des filières spécialisées des AVC, et particulièrement les unités neurovasculaires et les lits de soins intensifs ». L’étude internationale « Interstroke » a estimé en 2010 que près de 90 % des AVC tous types confondus étaient dus à des « facteurs de risque accessibles à une prévention », tels que le tabagisme, l’obésité, l’alimentation déséquilibrée, l’alcool, le stress, la dépression, les dyslipidémies, les troubles du rythme et l’hypertension artérielle.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024