La calvitie serait associée à la maladie coronaire

Publié le 05/04/2013
1365176611423154_IMG_102521_HR.jpg

1365176611423154_IMG_102521_HR.jpg
Crédit photo : S. TOUBON

Chez les hommes, la calvitie ne serait pas seulement souci esthétique pour certains, mais pourrait aussi augurer de problèmes conoraires, si les résultats de l’équipe japonaise de Tomohide Yamada se confirment.

Seule la calvitie intéressant le sommet du crâne serait concernée, et non la perte des cheveux avec seulement recul de la ligne frontale des racines.

Les données proviennent d’une étude de 37 000 sujets, réunis à partir de 6 études ayant traité des rapports entre une perte de cheveux et les maladies cardiaques chez l’homme. Les résultats rapportent que les hommes affectés par une alopécie sur le sommet de la tête, ont un risque accru à hauteur de 33 % à 84 % de développer une maladie cardiaque, comparativement à ceux qui sont dégarnis sur le front, ou à ceux n’ayant pas perdu leurs cheveux.

Pas de relation de causalité démontrée

Yamada et coll. (Université de Tokyo) souhaitent que des recherches plus précises soient faites sur la question, car leurs observations n’infèrent pas de relation de causalité. L’alopécie dite androgénétique touche près de la moitié des hommes à l’âge moyen de la vie et jusqu’à 80 % pendant la neuvième décennie.

Dans trois études longitudinales (suivi sur 11 ans au minimum), les hommes chauves sont, tous âges confondus, confrontés à un risque accru de 33 % de maladie cardiaque, accroissement qui se porte à 44 % quand on prend la tranche d’âge des 55-60 ans.

Dans les trois autres études où on a comparé la santé cardiaque d’hommes alopéciques à des non-alopéciques, on observe un différenciel dans le nombre des maladies cardiaques (70 %), avec un chiffre encore plus grand si l’on se limite aux hommes les plus jeunes (84 %).

Les auteurs décèlent un parallèle entre le risque cardiaque et la sévérité de l’alopécie : plus la deuxième est sévère, plus le premier apparaît important.

L’équipe de Yamada n’identifie pas de mécanismes permettant d’expliquer cette relation. Tout au plus, les chercheurs avancent l’hypothèse que « la calvitie pourrait être un marqueur de l’insulinorésistance, de l’inflammation chronique ou d’une sensibilité accrue à la testostérone, trois facteurs de prédisposition aux maladies cardiaques. »

BMJ OPen, 3 avril 2012.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr