La consommation d’anticoagulants oraux a doublé en 10 ans

Publié le 27/07/2012
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Crédit photo : PHANIE

En l’espace de 10 ans, la consommation des AVK a presque doublé, passant de 7,6 millions de boîtes vendues en 2000 à 13,8 millions en 2010. Les injectables ne sont pas en reste : 13 827 000 boîtes vendues la même année, les HBPM arrivant largement en tête.

L’exposition aux anticoagulants concerne surtout les personnes âgées : l’âge moyen des utilisateurs est de 72,5 ans. La fluindione est la molécule la plus utilisée (81,4 % des bénéficiaires).

Les données de l’Assurance-maladie montrent que les patients sont plutôt traités au long cours, et que 7,5 % ont une co-prescription avec un antiagrégant plaquettaire.

Les nouvelles molécules

Concernant les nouveaux anticoagulants oraux (dabigatran, rivaroxaban, apixaban) commercialisés pour le premier depuis 2008, le pourcentage d’utilisateurs représente encore une part faible de la consommation par rapport aux AVK (environ 160 000 boîtes vendues en 2010). L’ ANSM rappelle que les données publiées dans ce rapport sont antérieures à la commercialisation dans l’indication « prévention des AVC et des embolies systémiques au cours de la fibrillation auriculaire », qui devrait augmenter leur prescription.

De 5 000 à 6 000 morts par an sous AVK

Les anticoagulants sont la première cause d’effets indésirables, principalement en raison du fait que le temps passé dans la zone thérapeutique n’excède jamais 65 % : en d’autres termes, pendant près de 40 % du temps sous traitement, les patients sont trop ou pas assez anticoagulés. On estime entre 5 000 et 6 000 le nombre d’accidents mortels liés chaque année aux AVK (hémorragie intracérébrale, intra-articulaire, intra-abdominale...). Le risque non hémorragique est moindre : de rares cas de nécrose cutanée sont signalés, et des manifestations immuno-allergiques.

Concernant les anticoagulants injectables, en particulier les HPM, les accidents sont surtout liés à des facteurs de risques associés (âge, insuffisance rénale…).

Comme avec tous les anticoagulants, l’ANSM recommande d’utiliser les nouvelles molécules avec prudence – d’autant qu’il n’y a pas d’antidote disponible – et signale les situations susceptibles de majorer le risque hémorragique : patient âgé, insuffisance rénale, faible poids corporel, associations médicamenteuses, pathologies ou interventions associées à un risque hémorragique particulier.

Les héparines non fractionnées et les HBPM induisent deux types de thrombopénies: l’une de type I modérée, précoce ne nécéssitant pas l’arrêt du traitement ; l’autre de type II d’origine immunologique, grave, associée à la survenue de thrombose artérielle ou veineuse qui, elle, nécessite d’interrompre le traitement.

Des documents pour les professionnels et les patients

Enfin, l’ANSM rappelle les documents destinés aux professionnels de santé et aux patients disponibles sur son site :

http://ansm.sante.fr/content/download/42641/553644/version/1/file/Rappo…

http://ansm.sante.fr/content/download/6362/61513/version/10/file/Avk_Ca…

http://ansm.sante.fr/content/download/6233/60434/version/5/file/NOTICE-…

 Dr ANNE TEYSSÉDOU-MAIRÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr