Le LCZ696 est une molécule associant le sacubitril, un inhibiteur de la néprilysine, enzyme qui dégrade les peptides natriurétiques, et un antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II, le valsartan. Chez les patients ayant une insuffisance cardiaque à fraction d’éjection altérée, demeurant symptomatique, en classe NYHA II-IV, sous traitement médical optimal, a diminué de 20 % les décès d’origine cardiovasculaires par comparaison avec l’IEC de référence, l’énalapril, au cours de l’essai PARADIGM-HF (1).
Cette molécule semble être également très intéressante pour réduire le risque de réhospitalisation. En effet, dans une analyse des événements survenus chez les patients survivants à la fin de l’étude, il a été montré que par comparaison à l’énalapril, le LCZ696 a réduit de 23 % les hospitalisations pour insuffisance cardiaque et de 13 % les hospitalisations en soins intensifs. Il a également amélioré les symptômes et la qualité de vie des patients (2). Dans cette analyse, les sujets décédés, les plus à risque d’aggravation des symptômes et plus nombreux dans le groupe énalapril, avaient été exclus. De plus, l’intensification du traitement de fond, plus fréquente dans le groupe énalapril, n’a pas suffi à inverser les résultats. Ces données cliniques favorables s’appuient sur une efficacité biologique confirmée par une augmentation des taux plasmatiques de BNP. Cette augmentation est logique puisque le BNP, hormone active, est dégradé par la néprilisyne, que le LCZ696 inhibe. La surveillance biologique des patients ainsi traités doit donc faire appel aux taux de NT-proBNP.
Le LCZ696 va être comparé au valsartan dans l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection préservée dans l’étude PARAGON-HF (3). Les hospitalisations pour insuffisance cardiaque font partie du critère principal composite de cette étude, de même que la mortalité cardiovasculaire.
Une ATU de cohorte.
Suite à l’avis favorable accordé par l’Agence nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) délivré en mars dernier, le LCZ696 a obtenu une autorisation temporaire d’utilisation (RTU) publiée dans le Journal Officiel. Ce premier représentant de la nouvelle classe thérapeutique des ARNI (angiotensin receptor - neprilysin inhibitor) est indiqué chez l’adulte insuffisant cardiaque avec dysfonction systolique ventriculaire gauche symptomatique, avec une fraction d’éjection ventriculaire gauche inférieure ou égale à 40 %, ayant été hospitalisé au moins deux fois dans l’année pour décompensation cardiaque. Si l’insuffisance cardiaque est de classe fonctionnelle NYHA II, elle doit être caractérisée par un taux de NT-proBNP supérieur à 300 pg/ml, ou par un taux de BNP supérieur ou égal à 100 pg/ml. Si l’insuffisance cardiaque est de classe fonctionnelle NYHA III ou IV, elle doit être insuffisamment contrôlée par les thérapeutiques classiques : IEC, ARA II, diurétiques et bêtabloquants. Tous les détails de la RTU figurent sur la fiche détaillée de l’ANSM.
(2) Packer M, et coll. Angiotensin Receptor Neprilysin Inhibition Compared With Enalapril on the Risk of Clinical Progression in Surviving Patients With Heart Failure. Circulation 2014; 131: 54–61.
(3) Filippatos G, et coll. Drug therapy for patients with systolic heart failure after the PARADIGM-HF trial: in need of a new paradigm of LCZ696 implementation in clinical practice. BMC Medicine 2015; 13: 35.
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