Si la très médiatique greffe de cellules souches embryonnaires chez une patiente insuffisante cardiaque, réalisée à l’hôpital européen Georges Pompidou, était une opération à cœur ouvert, l’avenir de la thérapie cellulaire de l’insuffisance cardiaque se situe plutôt du côté de la cardiologie interventionnelle. « Les patients concernés ont une forme grave, mais non dépassée de la pathologie. Ils relèvent pour la plupart de la cardiologie interventionnelle, reconnaît le Pr Philippe Menasché, auteur de la fameuse greffe, nous avons déposé notre patch lors d’un pontage car l’efficacité du patch est incertaine. On peut parfaitement incorporer les mêmes cellules dans un polymère liquide si nous mettons au point un matériau injectable ayant une bonne rétention. » Un autre essai en cours, dans le cadre du projet européen CARE-MI, utilise d’ailleurs la même technique que lors d’une angioplastie coronarienne transluminale percutanée, pour déposer des cellules souches cardiaques afin de réparer les dommages causés par un infarctus du myocarde.
Une comparaison coûteuse
La thérapie cellulaire de l’insuffisance cardiaque est encore très loin de la pratique : « Nous n’en sommes qu’aux essais de phase I. Nous ne saurons si cette approche est vraiment intéressante quand on aura comparé le pontage seul au pontage plus le patch », explique le Pr Jérôme Larghero, qui dirige l’unité de thérapie cellulaire de l’Hôpital Saint-Louis où il a mis au point avec le Dr Valérie Vanneaux les patchs déposés chez les patients de l’hôpital européen Georges Pompidou. Une telle comparaison « serait très coûteuse et nécessitant un grand nombre de patients complète le Pr Philippe Menasché, si nous documentons suffisamment la sécurité de la procédure, nous pourrions aussi proposer de tester le patch cellulaire seul via une mini-thoracotomie ou par thoracoscopie. »
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