Les margarines, les produits laitiers frais et yaourts, les sauces condimentaires enrichis en phytostérols ou en phytostanols, des composés aux propriétés hypocholestérolémiantes naturellement présents dans l’alimentation, ne peuvent pas être considérés comme un moyen approprié de prévention des maladies cardiovasculaires, estime l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un rapport rendu public ce jeudi.
L’agence s’appuie sur les conclusions d’une expertise collective réalisée par un comité d’experts spécialisés « nutrition humaine » à la demande de l’UFC Que choisir en janvier 2010. Les experts sur analyse bibliographique se devaient de répondre principalement sur la variabilité de l’effet hypocholestérolémiant des phytostérols/stanols, la persistance dans le temps, les risques toxicologiques et les bénéfices cardiovasculaires.
Une consommation insuffisante à l’échelon individuel
L’autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa) a reconnu l’effet des phytostérols sur une réduction d’environ 10 % de la cholestérolémie totale et de la concentration en LDL-cholestérol. Toutefois, ont estimé les experts, la variabilité de la réponse est grande et environ 30 % de la population peut être considérée comme « non répondeur ». De plus, cet effet s’observe pour des apports évalués entre 1,5 g et 2,4 g/j alors que la consommation de ce type de produits (3 % population française) est inférieur à 900 mg/j. L’expertise remet donc en cause la capacité des phytostérols/stanols à entraîner une baisse de la cholestérolémie au niveau populationnel.
Elle souligne par ailleurs que la consommation de phytostérols diminue la concentration de ß-carotène et augmente la phytostérolémie, deux effets qui pourraient augmenter le risque cardiovasculaire.
L’Anses estime que seule une étude évaluant l’impact des produits enrichis en phytostérols ou en phytostanols sur le risque de survenue d’événements cardiovasculaires permettrait d’apprécier la résultante de l’ensemble de leurs effets.
Les recommandations
Ansi l’Anses recommande :
– aux personnes soucieuses de leur cholestérolémie de consulter un professionnel de santé qui pourra indiquer les mesures hygiénodiététiques les plus adaptées ;
– aux consommateurs de produits enrichis en phytostérols/ stanols de veiller à atteindre a minima les recommandations du PNNS en fruits et légumes ;
– d’éviter la consommation de ces produits par les enfants qui représentent actuellement 12,5 % des consommateurs malgré les mentions d’étiquettage.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024