Rappelons que le ticagrelor (Brilique) se distingue, au sein de la famille des anti-agrégants plaquettaires, par une structure chimique différente (classe des CPTP) et, surtout, par un mode d’action original : directement actif par voie orale, il interagit de façon réversible avec le récepteur plaquettaire de l’ADP, entraînant une inhibition rapide et élevée de l’agrégation plaquettaire sans variation individuelle.
La première démonstration de l’efficacité du ticagrelor est venue de l’étude Plato ayant inclus près de 19 000 patients et montré la réduction significative des événements athérothrombotiques, versus clopidogrel, chez des patients hospitalisés pour SCA. Un bénéfice qui s’observe dans tous les sous-groupes étudiés et quel que soit le type de SCA et de prise en charge (invasive ou médicale). Cela sans augmentation des saignements majeurs totaux.
De l’AVC ischémique au diabète
Le programme d’études en cours ou à venir précisera les bénéfices apportés par le ticagrelor dans bien d’autres contextes cliniques. Avec une mention particulière pour l’étude Socrates qui portera sur les AVC ischémiques (documentés par IRM) et les AIT à haut risque, les patients étant randomisés dans les 24 heures après le début des symptômes. « Jusqu’à présent, le risque hémorragique avait découragé les recherches de ce type mais les résultats prometteurs enregistrés dans le sous-groupe AVC de Plato, a conduit le laboratoire à relever ce défi », souligne le Pr Gabriel Steg.
Autre étude qui pourrait ouvrir des perspectives encore plus larges, Themis qui appréciera l’efficacité du ticagrelor, comparé au placebo, chez des diabétiques de type 2 présentant une maladie coronaire avérée. « En effet, le diabète de type 2 s’accompagne d’une hyperagrégabilité plaquettaire et d’une production accrue de plaquettes… de plus on a montré que l’aspirine ne marchait pas très bien sur ce terrain».
Dernière pathologie explorée, l’artérite des membres (AOMI) avec l’étude Euclid portant sur 11 500 patients (là encore l’analyse du sous-groupe de l’étude Plato a été prometteuse).
La pathologie coronarienne toujours présente
Mais, bien sûr, la pathologie coronarienne reste au cœur du développement du ticagrelor : Pegasus évaluera, chez 21 000 patients (versus placebo) son efficacité et sa tolérance chez des patients stables, après infarctus.
A noter que certaines de ces études ont été ajoutées au programme Parthénon, à la demande d’investigateurs, ce qui prouve l’intérêt scientifique de la molécule souligne le Pr Gabriel Steg : Atlantic évaluant l’initiation pré-hospitalière chez des patients présentant un infarctus avec sus-décalage de ST (1850 patients) : Ticab chez des patients pontés (4000 dont 300 SCA) ; enfin Global leaders qui, après angioplastie, comparera l’efficacité du ticagrelor, utilisé seul ou, comme cela est la règle, en association avec l’aspirine.
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