Aussi étonnant que cela puisse paraître, personne n’avait encore jamais réussi à réaliser et suivre en temps réel un électrocardiogramme sur des coureurs tout au long d’un marathon. Des chercheurs allemands y sont parvenus et ont présenté aujourd’hui leurs résultats lors du congrès européen de e-cardiologie qui se tient à Berne, en Suisse. Leur étude a fait l’objet d’une publication dans le « European Journal of Preventive Cardiology ».
Se servir de la technologie de la téléphonie mobile
Selon les auteurs, cette technologie permettrait de diagnostiquer presque instantanément toute anomalie du rythme qui pourrait de se révéler fatal au coureur. « En cas d’arythmie, les services d’urgence peuvent intervenir rapidement pour demander au coureur de stopper sa course et l’orienter vers un diagnostic et une prise en charge rapide », expliquent Sebastian Spethmann du centre de télémédecine cardiovasculaire et ses collègues.
La preuve de concept a été réalisée sur dix coureurs en bonne santé, d’un âge moyen de 41,7 ans, participant à deux marathons en Allemagne. Ils portaient tous un petit moniteur ECG fixé sur le torse et un smartphone accroché au bras. Les données de l’ECG sont transmises dans un premier temps au smartphone se faisait par Bluetooth, puis envoyée directement aux investigateurs à l’aide du réseau de téléphonie mobile.
Un système perturbé par la foule
En moyenne, les dix participants ont terminé leurs courses en 3 h 37, mais des différences notables ont été observées dans la qualité de la transmission des données. La première course impliquait plus de 15 000 participants et 300 000 spectateurs. Une telle concentration de téléphones portables a fortement perturbé la transmission entre le moniteur et le smartphone, ainsi que la connexion entre le smartphone et le réseau de téléphonie mobile, causant de nombreuses erreurs de transmission.
72 secondes de délai
Lors de la seconde course, les auteurs ont introduit un nouveau logiciel de télétransmission, à la fois dans les récepteurs et dans les smartphones des participants. En outre, ils ont demandé que les deux appareils soient portés du même coté. La fidélité de l’enregistrement s’en est retrouvée considérablement améliorée, bien que le délai entre l’enregistrement et l’observation du signal par les auteurs restait assez long : 72 secondes.
L’équipe de Sebastian Spethmann travaille à l’amélioration du confort et de la tolérance du dispositif de mesure. Dans l’idéal, le système qu’ils cherchent à mettre au point doit pouvoir transmettre en continu de manière fiable l’ECG d’un athlète en sueur se livrant à des mouvements larges sans qu’il soit gêné ou que le signal soit interrompu.
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