Le stent résorbable en métal face aux polymères

Publié le 18/01/2013
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Crédit photo : PHANIE

Le stent absorbable en métal (DREAMS, Biotronik) pourrait devenir une alternative à ceux faits de polymères. Le succès à 12 mois leur est comparable avec l’avantage d’avoir une meilleure faisabilité initiale. Il reste qu’il ne les égale pas sur le critère dit de « perte tardive » (« late loss »), qui est prédictif du risque de resténose et d’événements cliniques. L’étude européenne BIOSOLVE-I montre sur un petit effectif de 46 patients ayant des lésions de novo et peu étendues que des résultats à 6 et 12 mois à l’angiographie et l’échographie intravasculaire (IVUS pour intravascular ultrasonographic) sont bons.

Sur le critère composite des événements en rapport avec le vaisseau traité (« target vessel failure » ou TVF) à savoir décès, infarctus, revascularisation secondaire, un taux de TVF à 4 % (2/46) à 6 mois puis à 7 % (3/46) à 12 mois, ce qui correspond à une efficacité comparable aux stents à élution médicamenteuse utilisés actuellement et à celui absorbable à élution d’évérolimus.

Du magnésium et du paclitaxel

Contrairement aux stents permanents, ce dispositif est composé d’une structure en magnésium absorbable, qui se dégrade dans le temps et ne laisse aucune trace. Outre l’alliage dégradable de magnésium, il contient du paclitaxel, qui permet d’inhiber la prolifération cellulaire néo-intimale les trois premiers mois suivant l’implantation. Dans l’étude, un traitement anti-plaquettaire double a été associé, l’aspirine à 75 mg à vie et le clopidogrel les 12 mois suivant l’implantation.

Alors que l’implantation du stent biodégradable à élution d’évérolimus est associée à un taux de sauvetage de 5,3 %, la faisabilité de DREAMS atteint le taux de 100 %, sans doute grâce à sa meilleure capacité mécanique à se distendre. Ces premiers résultats méritent néanmoins d’être confirmés car l’étude présente plusieurs limites : petit effectif, patients sélectionnés ayant des lésions simples peu étendues, étude non comparative avec un autre dispositif. De plus, comme les résultats sur la perte tardive ne sont pas compétitifs, une évaluation à plus long terme est nécessaire pour estimer le risque de resténose et d’événements cliniques.

The Lancet, publié en ligne le 15 janvier 2013.

 Dr IRÈNE DROGOU

Source : lequotidiendumedecin.fr