L’ANTIBIOPROPHYLAXIE chez les sujets à risque d’endocardite infectieuse a diminué de 78,6 % en Grande-Bretagne depuis les recommandations parues en ce sens. Il n’y a pas eu d’augmentation de l’incidence des endocardites infectieuses ni de la mortalité spécifique.
Les recommandations européennes concernant l’antibioprophylaxie de l’endocardite infectieuse sont nuancées : elles maintiennent cette prophylaxie en cas de soins dentaires invasifs chez les sujets à haut risque (prothèses valvulaires, antécédents d’endocardite infectieuse et certaines cardiopathies congénitales). Les Britanniques, quant à eux, ont fait un choix radical dans les recommandations du National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) publiées en 2008. Ils ont en effet décidé de la supprimer totalement. Ce choix s’explique par le faible niveau de preuve d’efficacité et par le risque de résistance, bien réel. De plus, les indications de l’antibioprophylaxie n’ont cessé de s’élargir entre les années 1950 et 2000, sans que l’incidence des endocardites infectieuses ne diminue pour autant.
Le bilan de l’application de ces recommandations britanniques à deux ans est plutôt rassurant. Les prescriptions de prophylaxie ont en effet chuté de 78,6 % sans que le risque infectieux n’augmente de manière décelable. Le recul de deux ans seulement n’est toutefois pas suffisant pour en tirer des conclusions définitives. Il n’est pas exclu non plus que d’autres schémas antibiotiques soient utilisés, et donc non comptabilisés.
Une bonne hygiène bucco-dentaire et des visites régulières chez le dentiste ont une efficacité préventive primordiale.
Thornhill MH et coll. Impact of the NICE guideline recommending cessation of antibiotic prophylaxis for prevention of infective endocarditis: before and after study. BMJ 2011; 342: d2392.
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