La plupart des études qui ont servi de base pour élaborer la Pooled Cohort Risk Equation imposée par les dernières recommandations du collège américain de cardiologie datent d’avant 2000. Or, il y a eu un net déclin de l’incidence des événements cardiovasculaires aux États-Unis lors des deux dernières décennies.
Paul Muntner, épidémiologiste à l’université de l’Alabama, et ses collègues, ont voulu vérifier que le risque cardiovasculaire prédit par cette équation n’était pas surévalué par rapport à l’incidence réelle des maladies. Pour y parvenir, ils se sont appuyés sur les données de l’étude REGARDS, menée entre 2003 et 2007, et dont les 30 000 patients ont été suivis pendant 5 ans. Ils ont ainsi pu comparer l’incidence calculée à partir des données d’inclusion, avec celle observée 5 ans plus tard.
Surestimation chez les plus menacés
Parmi les patients qui avaient un risque évalué à dix ans de moins de 5 %, l’incidence prévue était de 2 accidents cardiovasculaires pour 1 000 patients par an, pour une incidence observée de 2,2 accidents pour 1 000 patients par an. Dans le groupe classé comme étant le plus à risque (supérieur ou égal à 10 % à dix ans) l’incidence observée était significativement plus faible que celle prédite : 12,6/1 000 patients par an contre 17,8/1 000 patients par an. Il y avait donc bien une surestimation du risque dans ce groupe.
Les auteurs précisent cependant que cette différence était plus faible si l’on se limitait aux patients non diabétiques avec un taux de LDL- cholestérol compris entre 70 et 189 mg/dl ne prenant pas de statine. « Un bon calibrage de l’équation de risque est particulièrement important dans ce sous-groupe, car c’est ce genre de patient chez qui la question de l’initiation d’un traitement par statine est la plus discutée. »
En outre, très peu d’événements cardiovasculaires ont été observés chez les patients pour lesquels les statines n’étaient pas recommandées en prévention primaire, c’est-à-dire ceux dont le risque cardiovasculaire à 10 ans était inférieur à 7,5 % : 5,3/1 000 patients par an, significativement peu différent des 4,1/1 000 patients par an prévus à l’aide de l’équation.
Enfin, les auteurs précisent que la capacité de l’équation de risque à prédire la survenue d’un événement cardiovasculaire était satisfaisante chez toutes les catégories de patients, y compris ceux issus des régions à risque, la « stroke belt » qui barre le sud des États-Unis de la Caroline du Nord à l’Arkansas.
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