Equipé d’une pompe mono-ventriculaire, Edmond Bertrand (73 ans) a été opéré au CHU de Montpellier en juin 2008. « Je suis content d’être en vie. Et pourvu que ça continue ! » À 73 ans, Edmond Bertrand vit grâce à une assistance cardiaque mécanique (ACM) intracorporelle, ce qui ne le prive pas d’humour. En juin 2008, ce patient a été opéré en urgence au CHU de Montpellier dans les suites d’un infarctus du myocarde ayant irrémédiablement endommagé le ventricule gauche. Opéré par le Pr Bernard Albat, cet homme affiche aujourd’hui la plus grande longévité pour un patient équipé en France de ce dispositif composé d’une pompe d’assistance ventriculaire gauche reliée par un câble abdominal à deux batteries externes.
Une visite mensuelle de contrôle
Dans la poitrine d’Edmond Bertrand, le dispositif comprend une canule d’admission insérée à la pointe du ventricule gauche, le corps de pompe semblable à une turbine, et une canule de sortie suturée à l’aorte.
« Avant 2007, l’ACM consistait en une assistance avec ventricules artificiels pneumatiques externes reliée à une imposante console, que le patient devait traîner comme une valise, et dont la charge des batteries n’excédait pas deux heures », explique le Pr Albat. Rien de tout cela sur Edmond Bertrand. Ses batteries, ils les portent en bandoulières. Seul le câble abdominal reliant l’appareil à la pompe placée au niveau du cœur atteste de l’opération. « Une infirmière change mon pansement tous les deux jours », témoigne-t-il. « Le câble est schématiquement composé de deux fils. L’un est relié à la batterie, l’autre à un petit ordinateur enregistrant les données remarquables que nous relevons lors de la visite mensuelle de contrôle », explique le Dr Philippe Gaudard, anesthésiste-réanimateur.
Des améliorations en cours
L’appareillage de marque Incor dont est équipé Edmond Bertrand paraît malgré tout aujourd’hui bien imposant. « À présent, les batteries ont une plus grande autonomie et se sont réduites en volume. Elles tiennent de façon parfaitement discrète sous une veste. On ne peut toutefois en faire bénéficier ce patient car il faudrait le réopérer pour cela », montre, appareil en main, le Dr Gaudard. « Les batteries à recharges percutanées sont l’avenir mais elles ne sont pas encore au point à ce jour », ajoute le Pr Albat.
Avec une ACM de ce type, le débit sanguin n’est pas pulsé mais continu. « Ça ne pose pas de problème au patient. En revanche, il est plus difficile de prendre sa tension artérielle par la méthode conventionnelle », relèvent les médecins. Le patient bénéficie en outre d’un traitement anticoagulant.
À ce jour, 32 patients ont été équipés d’ACM par le CHU de Montpellier, le seul établissement de santé régional à proposer cette option à des patients pour la plupart en « situation aiguë ». Certains ont été appareillés dans l’attente d’une greffe qu’ils ont obtenue. D’autres sont morts. Actuellement, 15 patients sont suivis mensuellement à l’instar d’Edmond Bertrand. Le Dr Gaudard souligne encore : « Une fois appareillés, certains patients en attente de greffe nous disent qu’ils préfèrent réfléchir plutôt que de prendre le risque d’une transplantation. »
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