L’efficacité et la sécurité de la télécardiologie ont été démontrées par le premier volet de l’étude ECOST (1) ainsi que dans d’autres études cliniques. L’étude IN-TIME avait par ailleurs montré que la télésurveillance assurée par un défibrillateur automatique implanté chez des patients insuffisants cardiaques, avec ou sans resynchronisation, réduit significativement l’aggravation de l’insuffisance cardiaque, la mortalité toute cause et la mortalité cardiovasculaire.
La télésurveillance permet également de diminuer le risque de chocs inappropriés de 52 % et le nombre d’hospitalisations liées à ces chocs de 72%, comme l’a montré l’étude ECOST. Le volet économique de ce travail avait pour objectif de comparer les coûts des deux stratégies de surveillance, traditionnelle et par télésurveillance, chez 310 patients. La durée de la période de suivi a été de 27 mois.
Economie de 16 % en ambulatoire
Les résultats de l’étude ECOST ont montré que le suivi à distance par télécardiologie réduit de 16% les coûts ambulatoires, ce qui représente des économies de 257 € par patient et par an. Cette économie est essentiellement attribuée à la diminution des coûts liés au suivi technique des défibrillateurs, par la diminution du nombre de consultations, qui atteint 26 %. De plus, l’étude ECOST a mis en évidence une réduction significative du nombre de charges du défibrillateur avec un impact positif sur la longévité des piles. Au total, la télécardiologie permet d’induire des économies sur deux postes budgétaires, les coûts des soins ambulatoires et les coûts associés au défibrillateur, et en intégrant les coûts liés au système de télétransmission, l’économie atteint à 315 € par patient et par an.
Le temps de l’expérimentation de la télécardiologie est terminé. On estime à près de 30 000 le nombre de porteurs de défibrillateurs et stimulateurs suivis quotidiennement par télécardiologie en France. Or cette étude indique clairement qu’une prise en charge par l’assurance maladie sur la base de la proposition du CNOM et du Conseil National Professionnel de Cardiologie (CNPC), c’est-à-dire un annuel de 380 € la première année, puis 250 € les années suivantes pour les défibrillateurs, est tout à fait rationnelle et n’engendrerait aucun coût supplémentaire.
Guédon-Moreau L, Lacroix D, Sadoul N, Clémenty J, Kouakam C, Hermida J-S, et al. A randomized study of remote follow-up of implantable cardioverter defibrillators: safety and efficacy report of the ECOST trial. Eur Heart J 2013; 34: 605–614.
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