Peut-on encore parler de la cardiologie interventionnelle comme d’une sous-spécialité ? La réponse est évidemment non. Son domaine s’étend, gagne du terrain dans des indications jusqu’ici réservées à la chirurgie ou relevant d’un traitement uniquement médicamenteux. Et les avancées sont rapides.
La maladie coronaire, la plus fréquente des maladies cardiovasculaires, bénéficiait jusqu’à la fin des années 1960 de la chirurgie de pontage. Puis en 1977, Gruentzig pratiquait à Zurich les premières angioplasties transluminales au ballonnet, d’abord dans les vaisseaux périphériques puis dans les coronaires. Ce fut le début d’une extension considérable de la technique avec la pose du premier stent posé en 1986 par J. Puel et celle du premier stent actif par De Souza en 2000. Aujourd’hui, plus de 130 000 angioplasties sont réalisées en France chaque année. Et les stents biorésorbables arrivent avec comme challenge de redonner au vaisseau ses fonctions physiologiques. L’angioplastie avec stenting actif est aujourd’hui une alternative chez les patients présentant une atteinte du tronc commun et à SYNTAX score faible. La désobstruction par angioplastie d’une occlusion coronaire chronique reste une procédure difficile mais bénéficie d’un matériel de plus en plus spécifique.
Ça bouge aussi en ce qui concerne les traitements médicamenteux. Après stenting actif, il est probable qu’on s’oriente vers des durées de bithérapie inférieures à 6 mois, entre 1 et 3 mois chez les patients à haut risque hémorragique.
Le TAVI est devenu en une quinzaine d’années seulement une technique de choix indiquée en France dans le rétrécissement aortique serré dégénératif, symptomatique, chez des patients jugés inopérables par chirurgie à cœur ouvert en raison de leurs comorbidités et chez les patients opérables à haut risque chirurgical. L’apparition de nouvelles prothèses contribuera probablement à étendre les indications dans le futur.
Côté mitrale, l’idée n’est plus de remplacer mais de réparer avec la pose d’un clip. En France, la procédure est connue depuis 5 à 6 ans mais est réellement pratiquée depuis 3 ans dans les centres avec service de chirurgie cardiaque.
Quant au concept d’exclusion de l’auricule gauche, il date également du début des années 2000. Les résultats des premières études laissent espérer que la procédure sera autorisée très prochainement dans certains centres.
On peut parler d’innovations technologiques, de matériel de plus en plus performants mais rien ne vaut la main de l’opérateur qui s’appuie sur l’expérience et les données des études, certaines publiées et d’autres en cours.
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