Un rythme cardiaque élevé au repos est associé à un risque de mortalité toutes causes et à un risque de mortalité cardiovasculaire plus élevés, selon une méta-analyse publiée aujourd’hui dans le « Canadian Medical Association Journal ».
Les Dr Dongfeng Zhang du Collège de médecine de Quingdo à Shandong, en République Populaire de Chine, et ses collègues ont rassemblé les données de 1,5 million de patients issus de 46 études de cohortes prospectives. Au cours de ces études, 78 349 décès toutes causes avaient été enregistrés, de même que 25 800 décès cardiovasculaires, avec des durées de suivi allant de 3 à 40 ans.
Une progression linéaire du risque
À partir de 45 pulsations par minute, ils ont observé une augmentation significative et linéaire du risque de décès : + 9 % de risque de mortalité toutes causes et + 8 % de risque de mortalité cardiovasculaire toutes les 10 pulsations par minute au repos supplémentaires. Il y a cependant une augmentation plus marquée de la mortalité à partir de 90 pulsations par minute, ce qui correspond au seuil associé au diagnostic de la tachycardie.
Comparés aux patients dont le rythme au repos est de 45 ppm, ceux dont le rythme cardiaque au repos se situe entre 60 et 80 ppm ont un risque de mortalité toute cause augmenté de 12 % et un risque de mortalité cardiovasculaire augmenté de 8 %. Les patients dont le rythme cardiaque dépassait 80 ppm ont un risque de mortalité augmenté de 45 % et un risque de mortalité cardiovasculaire augmenté de 33 %. Ces résultats restent significatifs après ajustement pour les facteurs de risques classiques de pathologies cardiovasculaires.
Inclure le rythme au repos dans les algorithmes
Afin d’éviter les biais liés à des pathologies déjà présentes lors de l’inclusion du patient dans l’étude, les auteurs ont mené des analyses séparées dans lesquelles ils ont exclu les décès survenus dans les 6 mois à 5 ans qui suivent le début de l’étude. Les risques de mortalité toutes causes et de mortalité cardiovasculaire augmentaient toujours significativement de 9 % toutes les 10 ppm supplémentaires. Un résultat similaire est obtenu si l’on ne garde que les études excluant les patients ayant une pathologie cardiovasculaire connue lors de leur entrée dans la cohorte.
« Un rythme cardiaque au repos est un marqueur du déséquilibre entre les tonus vagal et sympathique, et du dysfonctionnement du système nerveux autonome », avancent les auteurs pour expliquer leurs chiffres. « Un rythme cardiaque relativement haut a un effet délétère sur la progression des coronaropathies athérosclérotiques et des arythmies ventriculaires, ainsi que sur la fonction ventriculaire gauche », précisent-ils. Ils espèrent que d’autres études pourraient être en mesure de fournir un algorithme qui intègre le rythme cardiaque au repos aux facteurs classiques de risque cardiovasculaire.
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