LA RUPTURE D’UNE PLAQUE athéromateuse est un événement imprévisible, qui peut entraîner la formation d’un thrombus et conduire à l’infarctus ou à l’AVC. « S’il devient possible d’identifier de manière fiable le moment où la plaque coronaire est prête à se rompre, on peut espérer prévenir les accidents coronaires. »
Des travaux antérieurs ont suggéré que deux traceurs radioactifs, simples et peu onéreux, 18F-sodium fluoride (18F-NaF) et le 18F-désoxyglucose (18F-FDG), pourraient identifier les situations à haut risque d’ accident coronaire grave.
Une équipe d’Edimbourg (Nikhil Joshi et coll., British Heart Foundation), a entrepris d’évaluer ces traceurs. Ils ont été administrés en IV chez les patients avant un examen par PET-scan. Cette étude représente la première investigation systématique de l’utilité de ces marqueurs en vasculaire. Elle a été réalisée chez 40 patients qui ont souffert récemment d’un infarctus du myocarde, et chez 40 autres présentant un angor stable.
Chez 37 personnes du premier groupe (93 %), ils observent au PET-scan une capture intense de 18F-NaF au niveau de la plaque récemment rompue, et significativement supérieure (1/3) à la capture dans les plaques stables. Il n’y a pas d’effet équivalent trouvé pour le traceur 18F-FDG. Et chez les patients ayant un angor stable, les chercheurs identifient une augmentation de la capture du 18F-NaF dans des plaques chez près de la moitié d’entre eux (18, soit 45 %).
En réalisant des investigations plus détaillées par échographie invasive intravasculaire avec analyse radiofréquence des plaques, ils ont une confirmation que les zones de haute capture du marqueur radioactif sont associées à des caractéristiques d’un risque élevé de rupture et d’événement coronarien.
Jusqu’alors, il n’y avait pas de technique d’imagerie non invasive disponible pour identifier quelles plaques coronaires sont à haut risque ou en voie de rupture dans les coronaires comme dans les carotides.
« Toutefois nous reconnaissons que ce n’est pas applicable de manière universelle. Il y a 3 patients ayant souffert d’un infarctus du myocarde chez qui la capture est nulle, dont deux étaient des jeunes hommes fumeurs, chez qui le mécanisme est plus de l’ordre de la thrombose que de la rupture de plaque », indiquent les auteurs.
L’étape suivante va consister en des études cliniques pour évaluer plus précisément si une capture accrue de 18F-NaF au niveau des coronaires et des carotides est bien prédictive d’un risque de survenue d’événements graves.
The Lancet, 11 novembre 2013.
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