DE NOTRE CORRESPONDANT
SE PLACER au centre d’une ville, c’est bien, mais rayonner dans toute la région, c’est encore mieux : médecin référent pour les prélèvements d’organes et de tissus aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg, le Dr Henri Flicoteaux a eu l’idée d’installer ses équipes dans les gares et les trains d’Alsace… et la SNCF a accepté de jouer le jeu. « Il nous aura fallu près d’un an pour monter cette opération, mais les premiers résultats semblent très positifs », explique le médecin, qui, avec une partie de son équipe, a passé la matinée dans le hall départ de la gare de Strasbourg.
Les gares de Colmar et de Mulhouse accueillaient elles aussi des praticiens et des soignants et, dans les trois gares, des expositions et des distributions de brochures ont été l’occasion de nouer le débat avec les voyageurs. De même, des équipes soignantes ont sillonné l’Alsace dans 18 trains régionaux, entamant le dialogue avec les voyageurs. « Il y a en moyenne 20 minutes entre deux arrêts, c’est une très bonne occasion pour parler avec les gens quand on voit qu’ils en ont envie », souligne la responsable régionale de la communication de la SNCF, laquelle s’est associée, « sans aucune attente de bénéfice », à l’opération des médecins.
Réceptifs.
En Alsace comme ailleurs, rappelle le Dr Flicoteaux, les greffes sont victimes de leur succès et l’on manque de donneurs ; de plus, malgré le consentement présumé des personnes décédées, près de 30 % des familles s’opposent aux prélèvements sur leurs proches, arguant qu’elles ne sont « pas sûres » de la décision de ces derniers. De même, poursuit-il, « les religions disent qu’elles sont pour le don, mais je vois peu de catholiques pratiquants, et encore moins de juifs et de musulmans, accepter facilement le prélèvement sur un proche ». C’est bien pour cela qu’il faut amener les gens à exprimer eux-mêmes leur consentement, rappelle-t-il. Et il note d’ailleurs que, dans ce hall de gare, « les gens de toutes origines qui partent ou arrivent sont ouverts et réceptifs à la conversation, et nous écoutent beaucoup plus que lorsque nous nous installons dans un espace au centre-ville ».
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