Lésions médullaires : un traitement oral encourageant chez la souris

Publié le 09/01/2013
1357731531400712_IMG_96631_HR.jpg

1357731531400712_IMG_96631_HR.jpg
Crédit photo : PHANIE

Pour la première fois, un traitement par voie orale passant efficacement la barrière hémato-encéphalique est à l’essai dans les lésions de moelle. Selon les résultats de l’équipe du Pr Sung Ok Yoon (Ohio State University), ce nouveau médicament, le LM11A-31, développé par le Pr Frank Logo neurologue à l’université de Stanford, améliore la motricité des membres chez la souris après section de moelle.

« Jusqu’à présent, dans le domaine des lésions de moelle chez le rongeur, les traitements efficaces comportent plus d’un traitement, et font souvent appel à des moyens invasifs, souligne Pr Yoon. Ici, avec un seul agent, on a été capable d’obtenir une amélioration fonctionnelle. »

Les oligodendrocytes pour cible

La petite molécule tire son efficacité de sa capacité à empêcher la mort cellulaire des oligodendrocytes, ces cellules qui entourent et protègent les axones. Ce médicament inhibe l’activation de la protéine p75, qui est connue pour jouer un rôle dans la mort de ces cellules spécialisées suite à une lésion médullaire. Quand les oligodendrocytes dégénèrent, les axones dégénèrent.

« Alors que les oligodendrocytes continuent à mourir longtemps après le traumatisme, nous avons voulu tenter de freiner cette mort cellulaire afin d’empêcher la dégénérescence des neurones », explique la chercheuse. Cette approche diffère de celle communément adoptée, qui consiste à essayer de régénérer les neurones détruits.

Marcher et nager

Dans leur expérimentation, les chercheurs ont administré le LM11A-31 dans les quatre heures post-lésionnelles puis deux fois par jour pendant quarante-deux jours. Trois doses différentes ont été évaluées et comparées au placebo. L’équipe a pu constater que l’effet protecteur était dose-dépendant et sans exacerbation douloureuse.

Avec la dose la plus forte, les axones myélinisés étaient conservés à plus de la moitié des taux normaux, quand près de 75 % sont détruits après lésion de moelle. De plus, le pourcentage d’oligodendrocytes survivants était augmenté de 50 %. Toujours pour un dosage élevé, les souris étaient capables à 42 jours de marcher de façon coordonnée et de nager.

The Journal of Neuroscience, publié en ligne.

 Dr I.D.

Source : lequotidiendumedecin.fr