Les recommandations actuelles concernant l’insuffisance mitrale (IM) préconisent le traitement chirurgical pour les formes modérées à sévères (grade 3 +) ou sévères (grade 4 +) avec symptômes d’insuffisance ventriculaire gauche. L’une des approches chirurgicales consistant à suturer partiellement les valves en leur milieu pour créer un double orifice a donné de bons résultats dans la régurgitation mitrale dégénérative.
Une méthode de réparation par voie percutanée permettant d’obtenir ce double orifice est à l’étude. Cela consiste à mettre en place un clip qui est amené dans l’oreillette gauche via une sonde de guidage introduite par voie percutanée. Le clip, nommé MitraClip, est une pince en alliage chrome-cobalt, pince que l’opérateur ferme et ouvre via la sonde de délivrance. Le guidage se fait par échographie transœsophagienne fluoroscopique. Lorsque la sonde atteint le cœur droit, un forage minimal transseptal est réalisé pour amener et délivrer la pince dans l’oreillette gauche. La procédure doit être réalisée sous anesthésie générale. L’opérateur attrape les deux bords des valvules qui composent la valve mitrale et place le clip au milieu. Ce qui laisse un orifice de chaque côté, de taille suffisante pour laisser passer le sang à la contraction des oreillettes, tout en réduisant ou en évitant la régurgitation (une animation est visible sur le site de MitraClip).
Ted Feldman et coll. (San Francisco) présentent l’étude EVEREST II, où ils ont assigné 279 patients souffrant d’une IM grade 3 + ou 4 + à être traités soit par cette procédure, soit par chirurgie conventionnelle.
Bien que la réparation par voie percutanée apparaisse moins efficace en termes de réduction de la régurgitation mitrale (à l’échographie) que la chirurgie conventionnelle, la procédure est « associée à une meilleure sécurité et à des améliorations cliniques équivalentes », indiquent les auteurs.
Le score clinique est fondé sur le statut de l’insuffisance cardiaque, la fonction ventriculaire gauche et la qualité de vie. Bien que le traitement percutané n’ait pas réduit la régurgitation mitrale en dessous du grade 3 + chez 23 % des patients, ceux chez qui la procédure a été efficace ont connu une amélioration durable, toujours présente à 12 et 24 mois. Les mesures de l’efficacité sont demeurées stables pendant les 24 mois du suivi et 78 % des patients n’ont pas dû subir de réparation chirurgicale secondaire.
« New England Journal of Medicine », 14 avril 2011, vol. 364, n° 15.
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