Avec une prévalence de 5,4 %, contre 4,4 % au niveau national, le Nord-Pas-de-Calais figure parmi les régions les plus touchées par le diabète. Le nombre de personnes traitées pour un diabète de type II, soit 150 000 patients, a doublé en cinq ans. Face à ces mauvais chiffres, la Maison du diabète et des maladies cardio-vasculaires, installée en métropole lilloise, a décidé de prendre les grands moyens : depuis maintenant deux ans, elle va au devant des populations à risque avec son Diabétobus, sorte de consultation avancée organisée dans les secteurs touchés par la précarité ou le manque de médecins.
« Le but est de couvrir des zones où l’offre de soins est déficitaire et l’éducation thérapeutique du patient pratiquement inexistante, explique Frédérique Rousseaux, directrice de la Maison du diabète. Le Diabétobus permet de toucher des populations précaires qui ne consultent pas spontanément. »
Lens, Gravelines, Saint-Pol-sur-Ternoise, Hazebrouck, etc. Une dizaine de villes de la région reçoivent ainsi régulièrement la visite du bus. Un mois avant sa venue, un courrier est adressé à tous les médecins et acteurs de santé du secteur, pour préparer le terrain. À la date fixée, le véhicule équipé d’une salle d’attente et de deux petits cabinets de consultation se gare sur la place du village et y stationne deux ou trois jours, le temps pour la diététicienne et l’infirmière de recevoir toutes les personnes intéressées.
Des dépistages par glycémie capillaire sont proposés, mais c’est surtout la sensibilisation qui est mise en avant. « Le bus favorise une première prise de contact : les soignants engagent la discussion, posent un diagnostic éducatif et établissent des objectifs, comme changer quelques habitudes alimentaires, faire un peu d’exercice physique », explique F. Rousseaux.
Lorsque c’est possible, l’équipe s’appuie sur les structures existantes : le centre social pour des ateliers de cuisine, les associations sportives ou autres… Elle informe toujours le médecin traitant de la venue d’un patient et lui adresse un courrier après sa consultation. « Le travail en réseau est indispensable si l’on veut avoir une certaine efficacité. Nous sommes un maillon de la chaîne de soins. »
L’expérience porte ses fruits. En 2010, plus de 1 600 personnes ont fréquenté le Diabétobus, et les villes sont de plus en plus nombreuses à solliciter sa venue. Bien conscientes que la prise en charge du diabète nécessite une mobilisation de tous les acteurs.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024