Polypathologies chroniques

Les diabétiques fréquemment atteints ailleurs

Publié le 12/06/2014
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Crédit photo : BSIP

L’Assurance-maladie a étudié les pathologies et les traitements, autres que le diabète, que présentaient les diabétiques en France en 2010-2011 sur la base des données SNIIRAM. Sur 58 millions de bénéficiaires du régime général en 2011, les patients diabétiques (définis par les traitements reçus et/ou ALD), ainsi que 55 groupes de pathologies (fréquentes et/ou graves et/ou coûteuses) ont été identifiés à partir des données d’ALD, de consommation médicamenteuse et du PMSI. Il y avait, en 2011, 2 779 600 de diabétiques (soit une prévalence de 4,7 %), 48 % de femmes, l’âge moyen de 65 ans.

Les résultats confirment notre vécu de terrain, quoique subjectif : les diabétiques de plus de 65 ans sont malades, de bien d’autres maladies que le diabète, avec des conséquences possiblement lourdes et parfois plus que ne l’est le « fardeau » du diabète lui-même, du moins en l’absence de complications préoccupantes et/ou handicapantes. Les grandes pathologies présentes avec l’âge : cardiovasculaires, respiratoires, psychiatriques et les cancers… Mais certaines sont plus fréquentes chez les personnes diabétiques que seul l’âge ne le voudrait. Un surrisque lié au diabète (ou à l’obésité…) est donc observé : maladies cardiovasculaires et rénales bien sûr, mais aussi maladies du foie et du pancréas (pancréatites ?), pathologies respiratoires et psychiatriques. Bien que la pathologie soit fréquente, un surrisque de cancer n’est pas observé. Nul doute que le vieillissement de cette population, bien qu’étant la conséquence d’une meilleure prise en charge, accroît le risque de comorbidités et pas seulement de complications propres au diabète. Ceci débouche aussi sur un coût qui vient s’ajouter à celui du diabète lui-même, souvent globalisé à tort. Certaines de ces maladies répondent à des mécanismes et facteurs de risques communs ou intriqués avec le diabète. Nous devons tirer les leçons de ces études pour nos pratiques par exemple éducatives (ETP) en proposant des plateformes pluripathologies afin de ne pas « saucissonner » l’ETP ou en négliger certaines dimensions.

Grenoble

O37 Diabète et polypathologie, les données du Sniiram, France

P. Denis, A. Rigault, S. Riviere, L. Pestel, S. Samson, J. Drouin, S. Rouve, S. Tala, C. Menager, A. Fagot-Campagna, C. Gissot, CNAMTS, Paris.

Pr Serge Halimi
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Source : Bilan spécialistes