Autorisé aux États-Unis et en Europe pour la prise en charge des patients atteints de diabète de type 2, le liraglutide a également reçu, en décembre 2014, le cachet de la Food and drug administration (FDA) pour stimuler la perte de poids chez les patients obèses non-diabétiques. Dans ce cadre, le liraglutide est indiqué chez les adultes avec un indice de masse corporel supérieur ou égal à 30 kg/m2, ou un IMC entre 27 et 29,9 kg/m2 associé à une comorbidité liée au surpoids.
Cette semaine, les résultats d’une des études ayant fait pencher la balance en faveur du liraglutide auprès de la FDA en décembre, sont publiés dans le « NEJM ». Ils confirment l’efficacité, quoique modérée, et la sûreté de la molécule chez des patients non-diabétiques obèses. L’étude, de phase III, a été menée sur environs 3 700 personnes réparties sur les cinq continents. Les participants n’avaient pas de diabète, mais 60 % étaient prédiabétiques à l’entrée de l’étude. Ils étaient soit obèses (IMC supérieur ou égal à 30), soit en surpoids notable (IMC compris entre 27-29,9) avec une comorbidité – une dyslipoprotéinémie, une hypertension, ou les deux.
Dans le contexte de l’étude, qui a duré 56 semaines, tous les patients ont entrepris un programme de perte de poids associant régime et activité physique. Deux-tiers des personnes ont été randomisés à une injection sous-cutanée de 3 mg de liraglutide par jour, pendant toute la durée de l’étude. L’autre tiers a reçu une injection placebo.
Une perte de 8 kg environs
D’après les résultats à plus d’un an de traitement, les patients sous liraglutide avaient perdu, en moyenne, 8,4 kg, qu’ils soient prédiabétiques ou non, comparé à 2,8 kg en moyenne dans le groupe placebo.
Dans le groupe liraglutide, 63,2 % des patients ont perdu au moins 5 % de leur poids, 33,1 % ont perdu plus de 10 % de leur poids, et 14,4 % ont perdu plus de 15 % de leur poids. Dans le groupe placébo, ces proportions étaient de 27,1 %, 10,6 % et 3,5 %, respectivement.
Les auteurs notent que la perte de poids obtenue sous liraglutide dans cette étude est supérieure à celle obtenu au cours d’essais précédents, dans lesquels des doses inférieures de liraglutide avaient été utilisées (1,2 à 1,8 mg). Ils notent également des améliorations au niveau de la santé des patients – améliorations « modestes mais significatives » du contrôle glycémique, de l’insuline à jeun, des marqueurs métaboliques et de la qualité de vie.
Effets secondaires prévus
Les effets secondaires correspondent à ceux enregistrés au cours des études précédentes. Il s’agit en majorité d’effets gastro-intestinaux transitoires, de type diarrhée et nausée. Des effets secondaires « sérieux » ont été enregistrés chez 6,2 % des patients sous liraglutide, 5 % des patients sous placebo. Trois sont décédés dans le groupe liraglutide (de cardiomégalie et de cardiopathie hypertensive), deux dans le groupe placebo (de fibrose pulmonaire et d’arrêt cardiorespiratoire). Les auteurs d’un éditorial accompagnant l’étude jugent que « les niveaux similaires d’effets secondaires observés dans les deux groupes sont rassurants ». lls notent cependant que la période de suivi de 56 semaines est relativement courte pour trancher sur la sécurité au long-terme. « Au vu les résultats décevants des multiples stratégies testées dans le passé, ces résultats sont encourageants, concluent-ils. Cependant, le liraglutide n’est pas une panacée ». En effet la plupart des patients obèses en début d’étude le sont restés, et les patients qui ont perdu du poids sous liraglutide ont repris en moyenne 2,9 kg en 12 semaines après arrêt du traitement. Ce qui laisse entendre que les injections de liraglutide devraient être réalisées indéfiniment pour maintenir leur effet, somme toute modeste...
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