La nouvelle insuline glargine U300 (Gla-300, 300 U/ml) est trois fois plus concentrée que la glargine, déjà sur le marché et dosée à 100 U/ml. Le dépôt injecté dans le tissu sous-cutané, d’un volume réduit, expose moins de surface au lit capillaire, ce qui rend sa résorption plus lente. Elle présente ainsi un profil pharmacocinétique et pharmacodynamique plus prolongé et plus plat (26 à 30 heures selon la dose) que l’insuline glargine 100 U/ml (Gla-100). Une étude de phase IIIa (ÉDITION I) a évalué l’efficacité et la tolérance de cette nouvelle insuline Gla-300 vs. Gla-100 chez des patients DT2 sous insuline en basal bolus nécessitant plus de 42 U d’insuline basale/jour. Les deux insulines étaient injectées le soir, une fois par jour durant 6 mois, chez 807 participants randomisés dans cette étude multicentrique en ouvert. Le critère principal était la variation de l’HbA1c à 6 mois, et le premier critère d’évaluation secondaire le pourcentage de patients ayant présenté au moins un épisode d’hypoglycémie nocturne sévère ou confirmé (≤ 70 mg/dl) entre les mois 3 et 6 du traitement.
Résultat : la diminution de l’HbA1c était similaire dans les deux groupes (– 0,83 %) confirmant la non-infériorité de Gla-300 vs Gla-100. Moins de patients ont présenté ≥ 1 épisode d’hypoglycémie nocturne sévère et/ou confirmé sous Gla-300 par rapport à Gla-100 (n = 146 [36,1 % vs. 184 [46,0 %] ; RR = 0,79 [0,67-0,93] ; p = 0,0045). Une réduction similaire a été observée pendant les 8 premières semaines et sur la totalité de la période (6 mois). Ces résultats sont confirmés dans tous les sous-groupes de participants (âge, le sexe, HbA1c, IMC et l’ancienneté du diabète). Les auteurs concluent que la Gla-300 permet un contrôle équivalent de la glycémie avec moins d’épisodes d’hypoglycémies nocturnes sévères ou confirmées que la Gla-100.
« Cette nouvelle formulation de la glargine semble prometteuse puisqu’elle permettrait le même contrôle glycémique que la glargine U100 déjà disponible, avec une réduction des hypoglycémies surtout en début d’action (nocturne), probablement du fait d’une cinétique plus plate que la U100. Ici, la durée d’action plus longue n’a pas montré de bénéfice, alors qu’on peut imaginer que dans son usage chez les sujets ayant un diabète de type 1, cet allongement de durée de la basale pourrait avoir des avantages significatifs mais encore à démontrer. On ajoute qu’aujourd’hui la sécurité d’emploi de la glargine est bien établie et pourrait s’appliquer à cette nouvelle formulation qui devrait répondre à certains besoins encore non ou mal couverts », commente le Pr Serge Halimi (Grenoble).
SFD 204. O72. Ziemen M, et al. Nouvelle insuline glargine U300 : contrôle glycémique et hypoglycémies chez des patients diabétiques de type 2 (DT2) sous basal bolus (ÉDITION I).
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