Il s'agit de l'ultime étape avant la publication des décrets élargissant l'accès aux nouveaux traitements par antiviraux d'action directe (AAD) aux patients infectés quel que soit leur stade de fibrose. Le Collège de la HAS a recommandé, ce lundi 12 décembre, que cette possibilité soit à présent offerte aux patients ayant un stade de fibrose F0 ou F1 qui ne présentent pas de symptômes.Cet avis fait suite à l'annonce faite en juin dernier par la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine.
Le Collège définit à cette occasion les conditions de prise en charge : informer les patients et n'instaurer de traitement que sur la base d'une décision partagée, assurer le suivi de l'efficacité, de la tolérance et de l'efficience en conditions réelles d'utilisation, baisser le coût des médicaments afin de conserver le même niveau d'efficience.
Les recommandations du collège reprennent les préconisations de la commission de la transparence. L'avis préconise que les patients infectés par l'hépatite C peuvent être traités par des cures de 8 à 12 semaines par AAD, sans adjonction de ribavirine. Les réunions de concertation pluridisciplinaires sont considérées comme indispensables pour définir la stratégie thérapeutique, surtout chez les patients en échec d'un premier traitement, ceux en insuffisance rénale avec une filtration glomérulaire inférieure à 30 ml/min, ceux ayant une cirrhose grave ou en pré ou post-transplantation hépatique. Les RCP sont également jugées nécessaires pour les patients coïnfectés par le VIH, ceux ayant un carcinome hépatocellulaire ou ayant une hépatite C aiguë, chez qui le collège recommande une surveillance renforcée.
Bénéfices économiques
Outre la commission de la transparence, la commission d'évaluation économique et de santé publique (CEESP) a également été consultée par le collège. Selon la CEESP, il est très difficile d'évaluer l'efficience économique attendue d'un traitement de patients ayant un stade de fibrose faible, compte tenu de l'hétérogénéité des études.
La CEESP n'était pas en mesure de calculer un prix susceptible de garantir une bonne efficience d'un traitement élargi, pointant du doigt la méconnaissance du prix réel des traitements et du nombre de patients concernés.
Toutes choses égales par ailleurs, la CEESP a considéré que l'élargissement des traitements à l'ensemble des patients infectés, générera un surcoût, pour un gain de qualité de vie sans bénéfice sur la survie. Il appelle à une meilleure connaissance de la réalité épidémiologique de l'hépatite C. On estime à 230 000 le nombre de patients français infectés par le VHC, dont 75 000 ignorent leur statut.
Le collège de la HAS recommande qu'une baisse des prix des traitements, de manière à ce que leur plus grande accessibilité soit économiquement plus soutenable.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024