Questions des internautes du Quotidien du Médecin :
La médecine personnalisée se réfère plutôt à la connaissance des particularités génétiques (et même plus précisément « génomiques ») du patient, comme préalable à son traitement. En effet, comme l’a dit Langaney : « sous l’angle génétique, nous sommes tous parents et tous différents ».
Elles sont, je le pense, multiples et ne concernent d’ailleurs pas que le domaine médical. Je n’ai pas la prétention de les décrire toutes. En second lieu, si les portes ainsi ouvertes dérivent, au départ, de la biologie, elles doivent très souvent leur existence à des technologies provenant d’autres disciplines, telles que la physique, la chimie ou encore l’informatique.
Par exemple, il est clair que certains des grands progrès relatifs à la connaissance du fonctionnement cérébral sont liés aux avancées de l’imagerie. Ainsi s’établit peu à peu une véritable cartographie des aires fonctionnelles du cerveau. L’espoir grandit, par ailleurs, dans les progrès d’une médecine régénérative grâce à l’utilisation des cellules souches.
Il faudrait mentionner la métagénomique qui est en train de révolutionner l’étude de la biodiversité du monde microbien, dans les sols, dans l’océan, dans le milieu intestinal, etc. Ainsi l’étude de la flore intestinale (ce que l’on appelle le microbiote) est en plein essor. Sa connaissance permet de prédire divers aspects de la réactivité immunologique des individus. Une des percées spectaculaires récentes, concernant l’intervention potentielle sur le génome, concerne la découverte des ciseaux génétiques : le fameux complexe CRISPR-CAS9, capable de découper des séquences très précises de l’ADN, grâce au guidage que confèrent des ARN de séquence spécifique.
Enfin la découverte, dans le début des années 90, des petits ARN non-codants tels que les micro-ARN, ouvre des perspectives considérables à l’étude du développement au diagnostic des maladies.
Personnellement, dans ma déjà longue expérience, je n’ai jamais rencontré de scientifiques qui s’estiment investis d’un statut de droit divin ! Mais, sans faire de procès pour sorcellerie, il est important que tôt dans leur formation, les scientifiques soient mis en présence de la dimension éthique des problèmes potentiellement liés à la recherche.
L’Académie des sciences, à l’instigation de l’une de ses Secrétaires perpétuels, Pascale Cossart, chercheuse très connue de l’Institut Pasteur, organise bientôt une conférence internationale sur le système CRISPR, ce qui permettra de préciser la situation de la France. Enfin, le 22 avril se tient à Paris, sous l’égide de la Fondation IPSEN, une grande conférence internationale consacrée à l’utilisation du système CRISP dans l’analyse des relations entre génome et système nerveux.
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Médecine moléculaire et médecine « personnalisée » sont-elle synonymes ?
Il y a certes, si j’ose dire, des « parentés », des « résonnances communes », entre ces deux expressions. Pour autant, elles ne sont pas strictement synonymes ! Ce que l’on entend par médecine moléculaire se rapporte principalement à l’utilisation de produits dérivés, le plus souvent, des gènes utilisables en tant qu’agents thérapeutiques ou en tant que vaccins. Cette médecine présuppose donc une connaissance de la biologie moléculaire du gène.La médecine personnalisée se réfère plutôt à la connaissance des particularités génétiques (et même plus précisément « génomiques ») du patient, comme préalable à son traitement. En effet, comme l’a dit Langaney : « sous l’angle génétique, nous sommes tous parents et tous différents ».
Quelles sont les dernières portes ouvertes par la Biologie ?
Elles sont, je le pense, multiples et ne concernent d’ailleurs pas que le domaine médical. Je n’ai pas la prétention de les décrire toutes. En second lieu, si les portes ainsi ouvertes dérivent, au départ, de la biologie, elles doivent très souvent leur existence à des technologies provenant d’autres disciplines, telles que la physique, la chimie ou encore l’informatique.Par exemple, il est clair que certains des grands progrès relatifs à la connaissance du fonctionnement cérébral sont liés aux avancées de l’imagerie. Ainsi s’établit peu à peu une véritable cartographie des aires fonctionnelles du cerveau. L’espoir grandit, par ailleurs, dans les progrès d’une médecine régénérative grâce à l’utilisation des cellules souches.
Il faudrait mentionner la métagénomique qui est en train de révolutionner l’étude de la biodiversité du monde microbien, dans les sols, dans l’océan, dans le milieu intestinal, etc. Ainsi l’étude de la flore intestinale (ce que l’on appelle le microbiote) est en plein essor. Sa connaissance permet de prédire divers aspects de la réactivité immunologique des individus. Une des percées spectaculaires récentes, concernant l’intervention potentielle sur le génome, concerne la découverte des ciseaux génétiques : le fameux complexe CRISPR-CAS9, capable de découper des séquences très précises de l’ADN, grâce au guidage que confèrent des ARN de séquence spécifique.
Enfin la découverte, dans le début des années 90, des petits ARN non-codants tels que les micro-ARN, ouvre des perspectives considérables à l’étude du développement au diagnostic des maladies.
La Science a-t-elle le droit de tout chercher, et ensuite de tout dévoiler ? Le scientifique est-il investi d’un droit non opposable qui lui donne un statut de droit divin ?
Bien entendu, il existe des limites imposées par l’éthique, par les conventions des droits de l’homme, par le respect de la biodiversité, etc.Personnellement, dans ma déjà longue expérience, je n’ai jamais rencontré de scientifiques qui s’estiment investis d’un statut de droit divin ! Mais, sans faire de procès pour sorcellerie, il est important que tôt dans leur formation, les scientifiques soient mis en présence de la dimension éthique des problèmes potentiellement liés à la recherche.
C’est une Française, Emmanuelle Charpentier, qui a mis au point la technique des « ciseaux génétiques ». La France est-elle en pointe dans le domaine de la médecine moléculaire ?
Il est certain qu’Emmanuelle Charpentier a joué un rôle très important dans l’étude du système CRISPR-CAS 9 – appelé pour simplifier « ciseaux génétiques »- et il y a de nombreuses équipes de recherche françaises qui y travaillent. Il n’empêche que E. Charpentier a obtenu des offres nombreuses qu’elle a acceptées aux Etats-Unis et, surtout, en Allemagne et en Suède où elle travaille actuellement.L’Académie des sciences, à l’instigation de l’une de ses Secrétaires perpétuels, Pascale Cossart, chercheuse très connue de l’Institut Pasteur, organise bientôt une conférence internationale sur le système CRISPR, ce qui permettra de préciser la situation de la France. Enfin, le 22 avril se tient à Paris, sous l’égide de la Fondation IPSEN, une grande conférence internationale consacrée à l’utilisation du système CRISP dans l’analyse des relations entre génome et système nerveux.
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