« Nous pouvons affirmer avec une forte probabilité que Frédéric Chopin souffrait de la tuberculose et qu’il est très certainement décédé des suites d’une péricardite », assure le professeur Michael Witt, spécialiste de génétique moléculaire, membre de l'Académie polonaise des sciences.
L'équipe du Pr Michael Witt a pu observer le cœur du compositeur et pianiste franco-polonais décédé à 39 ans, cœur qui repose depuis 168 ans dans un flacon de cristal rempli très certainement de cognac, glissé dans un pilier de la grande église baroque de la Sainte-Croix à Varsovie. « Nous n’avons pas ouvert le bocal », précise-t-il. La relique avait été transférée de la France - Frédéric Chopin a été enterré en 1849 au cimetière parisien du Père-Lachaise - à Varsovie par sa sœur aînée Ludwika, conformément aux dernières volontés de l'artiste.
Des photographies haute résolution
Les chercheurs ont travaillé sur des photographies de haute résolution, les autorités polonaises ayant interdit l'ouverture du flacon hermétiquement fermé par crainte de voir son contenu irrémédiablement altéré. « Des lésions sont clairement visibles sur le péricarde de Chopin », recouvert d'une fine couche de fibres blanches, a dit le médecin, et ces liaisons « correspondent bien au diagnostic initial (...) de tuberculose ». C'est la première fois depuis 1945 que le chœur est examiné.
Ces constatations doivent être publiées en février dans la revue « American Journal of Medecine » avec une photographie exclusive du cœur de Chopin (après qu'un premier article en a révélé le contenu en octobre). Le Pr Witt précise toutefois que, sans test ADN, il n'est pas possible d'exclure complètement la possibilité de la mucoviscidose.
La fin du mystère ?
Le diagnostic de mucoviscidose a été avancé en 2008 par des experts médicaux polonais, alors que jusqu'alors, le décès du musicien était attribué, sur la foi du certificat de décès, à la tuberculose. L'équipe n'avait néanmoins pas reçu l'autorisation, de la part du ministère polonais de la Culture, d'ouvrir le flacon et d'effectuer des tests sur la relique pour rechercher un éventuel gène CFTR, marqueur de la mucoviscidose.
Cette hypothèse « est toujours envisageable », nuance le Pr Witt, notamment au regard de l'insuffisance pondérale dont souffrait Chopin, 40 kg, pour 1,70 m. « Mais la possibilité qu'il s'agisse de tuberculose plutôt que de mucoviscidose est de loin plus forte même si nous ne pouvons pas le prouver avec certitude » estime le généticien.
En l'absence de tests génétiques, il est même impossible d'être totalement certain que le chœur appartienne vraiment au compositeur, même si pour le Pr Witt « il n'y a pas de raison d'en douter, du moins à notre connaissance ».
« Certaines personnes voudront toujours prélever des échantillons sur le cœur pour prouver que Chopin souffrait d’une maladie génétique. Mais ce serait une grave erreur. Cela pourrait le détruire et je suis persuadé que nous savons désormais ce qui a tué Chopin », conclut Michael Witt.
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