PRÉSÉNILINE 1 ET 2, protéine précurseur de l’amyloïde, tous ces noms nous sont (relativement) familiers. Peut-être que le gène TREM2 le deviendra tout autant, sinon plus, car il a le mérite de faire avancer la compréhension de la maladie d’Alzheimer, dans sa forme la plus fréquente à début tardif. Tous les gènes de susceptibilité sus-cités, les plus étudiés et les plus connus dans la maladie d’Alzheimer, sont associés aux formes rares et terrifiantes survenant avant l’âge de 60 ans, et seul l’allèle epsilon 4 de l’apolipoprotéine E (ApoE) faisait jusqu’à pésent le pendant dans les formes répandues de début tardif. Des chercheurs islandais viennent de découvrir qu’un nouveau gène est impliqué dans ces formes fréquentes à l’aide d’une étude sur le génome entier chez 2 261 compatriotes.
Une détoxification devenue difficile
Selon l’équipe dirigée par le Dr Kari Stefansson à Reykjavik, une mutation rare du gène TREM2, un gène codant habituellement pour un récepteur des cellules de l’inflammation, augmente significativement le risque de développer la maladie neurodégénérative. Si cette mutation non-sens (appelée rs75932628-T) est très rare dans la population islandaise âgée de plus de 85 ans (de l’ordre de 0,46 %), le risque de développer la maladie pour les porteurs est considérable, multiplié presque par 3 (odds ratio de 2,92). C’est-à-dire quasiment autant que l’allèle epsilon 4 de l’ApoE, le variant le plus connu dans les formes tardives, qui multiplie par 3 à 4 le risque de développer la maladie. De plus, l’équipe islandaise a montré que même les porteurs de la mutation non atteints d’Alzheimer présentaient de plus mauvaises fonctions cognitives que les sujets contrôles à l’âge de 80 à 100 ans.
Inflammation.
Le fait que le gène découvert, TREM2, soit impliqué dans l’inflammation n’est pas incohérent avec ce que l’on sait actuellement de la physiopathologie de la maladie d’Alzheimer. L’inflammation est un phénomène précoce observé au niveau cérébral chez les sujets atteints. De même, si certains gènes de l’inflammation sont davantage exprimés avec le vieillissement, le processus est plus accentué au cours de la maladie neurodégénérative. Le gène TREM2, qui code pour un récepteur exprimé à la surface des cellules dendritiques et des macrophages, est exprimé au niveau cérébral dans la microglie et sans doute impliqué dans la phagocytose des plaques amyloïdes. Les auteurs émettent ainsi l’hypothèse que la diminution d’activité TREM2 liée à la mutation entraîne des lésions cérébrales par impossibilité d’éliminer ces produits toxiques.
New England Journal of Medicine, publié en ligne le 14 novembre 2012.
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