Réduire sur un modèle animal le peptide bêta-amyloïde, qui est le substrat pathobiologique de la maladie d’Alzheimer comme de la trisomie 21, améliore les capacités d’apprentissage de l’animal.
Les résultats d’une étude préliminaire sur un modèle de trisomie 21 chez des souris ont été rapportés dans le journal scientifique en accès libre PLoS One.
« Notre étude explore une voie de recherche qui pourrait apporter une amélioration aux enfants souffrant de trisomie 21 », selon Craig Powell et coll., qui rappellent que les enfants atteints par cette maladie génétique souffrent de difficultés d’apprentissage, qui s’ajoutent à des problèmes physiques.
Le chromosome 21 contient des gènes codant des protéines qui produisent du peptide bêta-amyloïde, qui contribue au déclin cognitif quand il s’accumule dans le cerveau des malades d’Alzheimer.
Les enfants trisomiques présentent dès leur jeune âge, des taux anormalement élevés de peptide bêta-amyloïde dans le cerveau. Toutefois, on ne sait pas précisément comment cela affecte leurs aptitudes intellectuelles. Vers l’âge de 40 ans, beaucoup de ces sujets développent des signes de la maladie d’Alzheimer, avec une démence d’apparition précoce, vers 50 à 60 ans.
Craig Powell et coll. ont utilisé une souris génétiquement modifiée qui reproduit de près le syndrome humain de la trisomie 21. La souris possède trois copies d’un groupe de gènes dont certains sont à l’origine de la production du peptide bêta-amyloïde ; elle présente des difficultés d’apprentissage, notamment à l’utilisation d’un labyrinthe aquatique, ce qui est fréquemment employé dans les expériences avec les souris.
Les chercheurs ont traité des souris de 4 mois avec un produit expérimental qui bloque la gamma-sécrétase, une enzyme essentielle à la production de bêta-amyloïde.
Après un traitement de 4 jours, on observe une réduction du taux de peptide bêta-amyloïde. Et une aptitude à l’apprentissage du labyrinthe aquatique similaire aux souris normales.
L’investigateur principal souligne cette amélioration des performances cognitives. Mais avertit-il, cette enzyme intervient dans de nombreuses fonctions cérébrales autres que la simple production de peptide bêta-amyloïde.
« Les inhibiteurs de gamma-sécrétase que nous connaissons actuellement ont des effets secondaires préjudiciables. Le but est maintenant d’identifier les produits qui bloquent de manière sélective la production de bêta-amyloïde sans affecter les capacités à réaliser d’autres tâches. »
PLoS One, 3 juin 2010.
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