Le cas d'une enfant de 11 ans, hospitalisée à Paris et décédée à la suite d'une hépatite A fulminante, a permis à une équipe franco-américaine d'identifier une mutation génétique responsable de cette infection fulgurante. Leurs travaux ont fait l'objet d'une publication dans « Journal of Experimental Medicine ».
« Notre étude est la première à avoir identifié une cause génétique de l'hépatite virale fulminante, indique au « Quotidien » le Pr Jean-Laurent Casanova, co-auteur de l'étude. La découverte de cette nouvelle mutation permet de définir une nouvelle maladie génétique chez l'Homme. »
Une maladie incomprise
L'hépatite virale fulminante est une maladie du foie causée par les virus de l'hépatite qui concerne généralement des enfants ou des adultes jeunes en bonne santé. Elle entraîne une destruction du tissu hépatique qui conduit en quelques semaines à une encéphalopathie. En l'absence de greffe hépatique, le pronostic des patients est très sombre. « L'hépatite virale fulminante est une maladie incomprise puisqu'un même virus ne va donner une hépatite fulminante chez la plupart des individus », souligne le Pr Casanova.
Au départ, plusieurs victimes d'hépatite virale fulminante ont été enrôlées dans l'étude. Leur génome a été séquencé. « Nous avons ensuite sélectionné des gènes candidats et avons testé si les mutations dans ces gènes étaient responsables ou non de la maladie », raconte le Pr Casanova. Chez la fillette, la mutation IL-18BP a ainsi pu être identifiée.
Suractivité de la protéine IL-18BP
Cette mutation touche les deux copies du gène IL-18BP et entraîne une perte de fonction de la protéine IL-18BP. Cette protéine soluble se lie aux interleukines-18 (IL-18) et régule ainsi leur activité. En son absence, l'activité d'IL-18 est donc excessive. « Cette suractivité induit la production d'interféron γ et l'activation des lymphocytes NK et cytotoxiques dans le foie, à l'origine d'une destruction des hépatocytes », résume le Pr Casanova.
L'identification d'une cause génétique ouvre la voie à des traitements : l'injection d'IL-18 BP pourrait potentiellement compenser l'effet de la mutation. Reste également à déterminer si d'autres malades présentent également cette mutation dans ce même gène.
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