Les femmes enceintes atteintes de diabète gestationnel ont moins de risque d’accoucher prématurément lorsqu’elles pratiquent une activité physique modérée à intense, selon une étude chinoise parue dans le Jama Network Open.
« Le diabète gestationnel touche environ 14 % des femmes enceintes dans le monde. Les femmes qui en souffrent présentent un risque accru d'accouchement prématuré et d'autres complications de la grossesse », rappellent les auteurs.
Si la pratique d'une activité physique est recommandée pour réduire le risque d’accouchement prématuré chez l’ensemble des femmes enceintes – l'Organisation mondiale de la santé préconise de pratiquer au moins 150 minutes d'activité physique aérobie d'intensité modérée par semaine –, les bénéfices chez les femmes souffrant de diabète gestationnel en particulier sont moins documentés.
Cette étude a inclus 1 427 femmes enceintes atteintes de diabète gestationnel entre août 2019 et août 2023. Les participantes ont porté un accéléromètre au niveau du poignet pendant 11,4 jours en moyenne. Les mesures de l’activité physique ont été effectuées à 25,4 semaines d’aménorrhée en médiane.
Quelque 80 cas d'accouchement prématuré (avant 37 semaines d’aménorrhée) ont été rapportés (5,6 % des participantes), dont six étaient dus à une prééclampsie.
Des résultats équivalents, que l’activité soit régulière ou concentrée le week-end
Une association inverse a été retrouvée entre l'activité physique d'intensité modérée à élevée mesurée par accéléromètre et la prématurité. Après ajustement sur des facteurs de confusion, le risque de prématurité était réduit de 36 % pour 30 minutes d’activité modérée à intense par jour.
Par rapport au groupe de femmes ayant une activité inférieure à 30 minutes par jour, le risque de prématurité était réduit de 73 % pour celles pratiquant entre 30 et 60 minutes d’activité par jour, de 82 % pour celles pratiquant une activité entre 60 et 90 minutes par jour et de 85 % pour celles pratiquant plus de 90 minutes par jour.
« Dans l'analyse dose-réponse, on a observé une diminution progressive de la probabilité de naissance prématurée avec l'augmentation de la durée de l’activité modérée à intense par jour, atteignant un plateau à environ 74 minutes par jour », précisent les auteurs.
Au moins 30 minutes d’activité physique par jour
Par ailleurs, sur l’ensemble des femmes, 1 361 participantes ont été classées dans le groupe des femmes physiquement actives (au moins 30 minutes d’activité modérée à intense par jour) et 66 dans le groupe de femmes inactives (moins de 30 minutes par jour). Parmi les femmes actives, 314 pratiquaient une activité régulière sur la semaine et 314 concentraient leur activité pendant le week-end.
Par rapport aux participantes « inactives », le risque de naissance prématurée était réduit de 76 % pour les femmes pratiquant une activité régulière sur la semaine et de 77 % pour celles ayant une activité concentrée le week-end (sans différence significative entre les deux).
« Nos résultats soulignent le rôle protecteur potentiel de l’activité physique modérée à intense dans la réduction du risque d'accouchement prématuré, avec une tendance à des bénéfices plus importants chez les femmes plus âgées », ajoutent les auteurs, alors que l’âge maternel est un facteur de risque de prématurité indépendant.
Pour les chercheurs, « ces résultats apportent un soutien précieux à l'élaboration de recommandations concernant l'activité physique chez les femmes souffrant de diabète gestationnel, ce qui pourrait contribuer à prévenir les issues défavorables de la grossesse dans cette population ».
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