Le gouvernement vise 2025 pour la mise à disposition et le remboursement d'un test salivaire de détection de l'endométriose, a indiqué ce 7 mars Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
« C'est notre objectif », mais « cela nécessite une dernière validation par la Haute Autorité de santé (HAS) », a déclaré Catherine Vautrin sur France 2. Avant d'arriver au remboursement du test salivaire de la société française Ziwig, « qui coûte à peu près 1 000 euros » selon la ministre, il faut attendre les résultats d'une nouvelle étude clinique sur 3 000 femmes en troisième ligne de diagnostic (après l’examen clinique et l’échographie voire l’IRM), en alternative à la cœlioscopie. Une fois l’essai complémentaire finalisé dans le cadre du forfait innovation, le gouvernement pourrait alors « dégager le budget qui permettra demain à 10 000, 20 000 femmes de pouvoir bénéficier » du test, « remboursé », a-t-elle dit.
Un forfait innovation avant le remboursement
Les premiers résultats de ce dispositif appelé Endotest avaient été dévoilés début février 2022 à l’occasion d’une publication. Une initiative immédiatement saluée quelques jours plus tard par Olivier Véran, alors ministre de la Santé, lors de la présentation des contours de la stratégie endométriose.
Dans un avis de janvier, la HAS avait jugé « prometteur » et « novateur » le test sur la base d'une étude concernant 1 000 femmes. Mais elle avait aussi souligné la nécessité de « mener des études complémentaires » avant de statuer sur l'opportunité ou non d'un remboursement pérenne. L’autorité sanitaire proposait ainsi l’accès au test en troisième ligne dans le cadre d’un forfait innovation afin de recueillir les données manquantes.
Bientôt une campagne nationale
L'une des principales associations de malades de l’endométriose, Endomind, s’est « réjouie de la volonté de pouvoir faire bénéficier aux femmes françaises de cette innovation française par un remboursement du test », mais a jugé « dramatiquement sous-évalués » les chiffres de « 3 000 tests remboursés en 2024 et de 10 000 à 20 000 tests en 2025 ». L'endométriose est diagnostiquée avec un retard moyen de sept ans. « Le test doit être rendu accessible à toutes les personnes qui en ont besoin, notamment celles dans des déserts médicaux et n'ayant pas accès à l'imagerie », a plaidé l’association dans un communiqué. Mais, pour l’instant, rien n’est dit sur la généralisation du test, c’est-à-dire en début de parcours et non en situation complexe, sinon que ce pourrait être un objectif à long terme.
Sur l'endométriose, Catherine Vautrin a également annoncé « un travail de pédagogie auprès des entreprises » avec l’envoi d’un kit de sensibilisation ce 7 mars aux entreprises. « Respect du secret médical, nécessité de mener des actions de sensibilisation pour sortir du tabou et lutte contre les stéréotypes », des points de vigilance y sont rappelés. Ce kit (guide, quizz, affiche) est disponible sur le site de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).
Une campagne d’information nationale sera lancée en France « dans quelques semaines », a précisé la ministre. L’endométriose concerne entre 1,5 et 2,5 millions de Françaises, soit une femme sur 10.
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