« Si le principe du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus est relativement simple, sa mise en œuvre en pratique est un peu plus complexe », souligne le Dr Jean-Luc Mergui. Le dépistage individuel va se poursuivre tel qu’il est fait actuellement par les médecins traitants, les gynécologues et les sages-femmes, mais les résultats seront désormais envoyés directement par les laboratoires aux Centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC), qui centraliseront ces données (après accord d’acceptation par les patientes). Parallèlement, le dépistage organisé sera mis en œuvre par ces mêmes centres au niveau régional, en se fondant sur les données de la Caisse d’Assurance-maladie, qui permettront de répertorier les femmes n’ayant pas bénéficié d’un dépistage au cours des trois dernières années. Une lettre de convocation leur sera alors envoyée pour les inciter au dépistage, par frottis cytologique chez les femmes âgées de 25 à 30 ans, et par frottis virologique pour celles de plus de 30 ans. En l’absence de réception dans les six mois d’un résultat d’examen par le CRCDC, une lettre de relance sera envoyée. Et à nouveau, en l’absence d’examen dans les six mois suivant, il sera possible de proposer un auto-test pour les non-répondeuses.
Formation et information
« Les CRCDC auront ainsi une grosse responsabilité, rapporte le Dr Mergui. Invitation des femmes au dépistage, formation des praticiens à la nouvelle logique du dépistage et suivi des résultats, étape essentielle puisque l’on sait qu’actuellement, de 40 à 50 % des femmes ne se font pas dépister régulièrement ». Or, l’absence de dépistage représente la première cause des cancers invasifs du col (70 % des cas), suivie de la prise en charge inadéquate d’un test positif (20 % des cas).
En coordination avec les Agences régionales de santé et la Direction générale de la santé, les CRCDC seront les promoteurs de la formation des professionnels de santé et de l’information de la population.
Les CRCDC seront aussi chargés de vérifier qu’en cas de test de dépistage positif, les modalités de prise en charge des femmes répondent bien aux recommandations de la Haute autorité de santé et de l’INCa. Ils seront également en charge de l’assurance qualité des tests (trousse, milieu de transport etc.).
« La mise en place du DO a pris un peu de retard. Il avait été acté début 2019, avec un déploiement prévu à partir de septembre 2019, puis début 2020. L’épidémie de Covid-19 décale encore les dates mais, dès que possible, on l’espère en septembre 2020, le DO devra cibler prioritairement les femmes âgées de 60 à 65 ans, avant qu’elles n’échappent au dépistage », indique le Dr Jean-Luc Mergui.
Exergue : L’absence de dépistage représente la première cause des cancers invasifs du col (70 % des cas), suivie de la prise en charge inadéquate d’un test positif (20 % des cas)
Entretien avec le Dr Jean-Luc Mergui, Paris
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