Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) n’est pas qu’une maladie d’hommes : il toucherait 49 % des hommes et 23 % des femmes de 40 à 85 ans, selon une étude en population générale Suisse. La prévalence des ronflements (70 % à 80 % des ronfleurs ont un SAOS) devient même similaire dans les deux sexes à partir de 50 ans.
Mais la symptomatologie du SAOS – céphalées matinales, troubles anxiodépressifs, problèmes de concentration, fatigue, sueurs nocturnes, insomnie, énurésie – est souvent rapportée à la ménopause, d’autant que les ronflements et les apnées sont moins « bruyants » chez la femme que chez l’homme. Selon une étude récente (1), seules 15 % des personnes avec une symptomatologie évocatrice de SAOS sont dépistées, les femmes deux fois moins que les hommes !
Il existe par ailleurs une corrélation entre la sévérité des bouffées de chaleur et le SAOS, les femmes ménopausées ayant des bouffées de chaleur sévères étant à risque plus élevé de SAOS, particulièrement si elles sont obèses ou hypertendues. Le SAOS majore chez elles le risque d’incontinence urinaire nocturne : 60 % de femmes atteintes de SAOS se plaindraient de nycturie.
Il existe à l’évidence une influence des stéroïdes sexuels sur la régulation du sommeil, avec probablement un impact bénéfique du traitement hormonal substitutif (THS). Chez 2 852 femmes de plus de 50 ans, la prévalence d’un SAOS modéré à sévère est diminuée de 25 % par un traitement par ethynil-oestradiol seul, de 59 % par l’association à un progestatif. « Actuellement, le THS ne peut cependant pas être considéré comme un traitement préventif ou curatif des SAOS », concède le Dr Gabriel André (Strasbourg).
Pour mémoire, le SAOS modéré à sévère constitue un facteur indépendant d’athérome coronaire, et multiplie par 8 le score calcique au scanner. On sait par ailleurs qu’un index apnées hypopnées (IAH) compris entre 5 et 15 multiplie par 2 le risque d’HTA, par plus de 3 au-delà de 15. Même peu sévères, les SAOS majorent le risque de risque de complications cardiovasculaires (CV) et métaboliques, dans les deux sexes. Selon la Nurse Health Study, un ronflement occasionnel multiplie par 1,46 le risque d’accident CV, mais par plus de 2 s’il est régulier.
Coomunication du Dr Gabriel André, gynécologie-obstétrique, Strasbourg
(1) Sediri, Presse Médicale, 2018, 49,499-509
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