Les alertes sur la « dangerosité » des hormones pèsent aussi sur les traitements locaux, alors que leur passage systémique est faible. Sur les brochures des différents médicaments, figurent en effet les mêmes précautions d'emploi et contre-indications que les œstrogènes systémiques. « Ainsi, on retrouve en France la mention "associer à des progestatifs", alors que les sociétés savantes du Quebec et des États-Unis insistent sur le fait qu'il n'y a pas d'indication à associer un progestatif aux œstrogènes locaux (OL) ! », s'irrite la Dr Brigitte Letombe (Lille).
Au niveau de l'endomètre, on n'a pas relevé d'augmentation du risque d'hyperplasie ni d'adénocarcinome après un an à 10 µg d'œstradiol.
Aucune étude contrôlée randomisée n'a étudié l'impact des OL au niveau du sein, mais des données issues d'un registre de plus de 18 000 femmes sont rassurantes et ils peuvent être prescrits, en l'absence de cancer du sein, sans surveillance particulière. Par contre, en cas de cancer du sein, aucune étude ne montre d'augmentation du risque de rechute… mais aucune n'atteste non plus de leur innocuité. Ils restent donc contre-indiqués par l'ensemble des cancérologues dans ce contexte.
Enfin, chez les femmes ayant des antécédents de cancer du sein, l'absorption systémique étant minimale, et l’œstrogènémie similaire à celle de femmes ménopausées non traitées, le risque de récidive semble minime. L'OL à faible dose pourrait alors être proposé en cas de SGUM persistant malgré les traitements non hormonaux, avec toutefois des hésitations chez les femmes sous anti-aromatases.
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