De nouveaux résultats dans le myélome multiple ont été présentés aux congrès de l’American Society of Hematology (ASH) 2023 et 2024 et au congrès de l’American Society of Clinical Oncology (Asco) 2024, avec notamment des résultats positifs pour des quadrithérapies en première ligne.
Dans l’essai de phase 3 Perseus (1) incluant 709 patients éligibles à une greffe autologue de cellules souches hématopoïétiques, le taux de survie sans progression à 48 mois était de 84,3 % avec une quadrithérapie combinant l’anti-CD38 daratumumab au traitement standard bortézomib-dexaméthasone-lénalidomide, en traitement d’induction et de consolidation, contre 67,7 % avec le traitement standard seul (réduction du risque de 58 % en faveur de la quadrithérapie). L’essai de phase 3 Cepheus a également montré que cette quadrithérapie améliore la profondeur et la durée de la réponse, avec une amélioration de la survie sans progression.
Le daratumumab a également un intérêt en quadrithérapie avec l’association carfilzomib-lénalidomide-dexaméthasone en traitement d’induction et de consolidation chez 50 patients à haut risque cytogénétique, dont 72 % ont pu bénéficier d’une seconde greffe selon l’étude de phase 2 IFM 2018-04.
Un autre anti-CD38, l’isatuximab, s’est révélé efficace avec la trithérapie carfilzomib-lénalidomide-dexaméthasone par rapport à la trithérapie seule, en traitement d’induction et consolidation chez plus de 300 patients éligibles à la greffe, avec un taux de maladie résiduelle minime négative plus important avec la quadrithérapie (77 % contre 67 % au seuil de sensibilité de 10-5) dans l’étude Iskia. L’isatuximab a également été évalué dans l’essai de phase 3 Imroz en combinaison avec le traitement standard bortézomib-dexaméthasone-lénalidomide chez plus de 400 patients non éligibles à la greffe. La quadrithérapie a permis une réduction du risque de progression ou de décès de 40,4 % par rapport au traitement standard seul.
Le bélantamab mafodotine dans les formes réfractaires
Après de bons résultats dans le myélome multiple réfractaire, l’iberdomide, un immunomodulateur de la ligase E3 du céréblon (CELMoD), en maintenance après un traitement d’induction et une greffe simple ou double, a amélioré la réponse à six mois comparée à celle observée avec le lénalidomide dans l’étude EMN26 de phase 2.
Dans les formes réfractaires, le bélantamab mafodotine a permis d’améliorer la survie sans progression en association au bortézomib et à la dexaméthasone dans l’essai de phase 3 Dreamm-7 et en association au pomalidomide et à la dexaméthasone dans l’essai de phase 3 Dreamm-8 (2), par rapport respectivement aux trithérapies daratumumab-bortézomib-dexaméthasone et pomalidomide-bortézomib-dexaméthasone.
Une thérapie CAR-T remboursée
Disponible en accès précoce depuis 2021, la thérapie cellulaire CAR-T Abecma (idecabtagene vicleucel) est prise en charge depuis novembre chez les patients adultes atteints d’un myélome multiple en rechute et réfractaire ayant reçu au moins trois traitements antérieurs, incluant un agent immunomodulateur, un inhibiteur du protéasome et un anticorps anti-CD38, et dont la maladie a progressé pendant le dernier traitement. L’essai de phase 3 KarMMa-3 a mis en évidence une médiane de survie sans progression de 13,3 mois dans le groupe Abecma contre 4,4 mois avec le traitement standard après un suivi médian de 18,6 mois.
(1) P. Sonneveld et al., NEJM, 2023. ;390:301-313
(2) M.-A. Dimopoulos et al., NEJM, 2024;391:408-421
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