La greffe allogénique de cellules-souches hématopoïétiques est actuellement le seul traitement curatif autorisé de la bêta thalassémie, mais n'est disponible que pour une minorité de patients, faute de donneurs compatibles en nombre suffisant. Elle s'accompagne en outre d'un fort risque de réaction de rejet du greffon contre l'autre. Pour parvenir à traiter les patients n'ayant pas accès à la greffe allogénique, une alternative crédible réside dans la thérapie génique, qui consiste en une autogreffe de cellules-souches hématopoïétiques après insertion du gène codant pour la production de bêta globine.
Un dossier de demande d'autorisation de mise sur le marché est en cours d'instruction pour la thérapie génique de la bêta thalassémie LentiGlobin développée par le laboratoire bluebird bio, et une autre thérapie génique est en cours de développement, financée par le Téléthon et le laboratoire GSK, basé sur le vecteur lentiviral GLOBE.
C'est cette dernière qui a fait l'objet d'une étude de phase 1/2 dont les résultats viennent d'être publiés dans « Nature Medicine ». Le Dr Sarah Marktel (Institut Téléthon San Raffaele de thérapie génique, Milan) et ses collègues y décrivent les résultats encourageants obtenus chez 3 adultes et 6 enfants atteints d'une forme sévère de la maladie (absence de production de bêta globine ou production d'une version très dégradée non fonctionnelle). Une particularité de l'approche des médecins italiens est que l'injection des cellules-souches hématopoïétiques modifiées est réalisée directement dans la moelle osseuse des patients, et non par voie intraveineuse comme dans d'autres techniques de thérapie génique.
Plus efficace chez les jeunes
Au bout d'un an, le taux médian de cellules-souches hématopoïétiques porteuses du vecteur était de 37,5 %. Sur les 4 enfants pour lesquels on disposait d'un recul suffisant, les transfusions sanguines ont pu être définitivement interrompues pour 3 d'entre eux. En revanche, le besoin transfusionnel a été seulement réduit chez les 3 adultes, ce qui conduit les auteurs à conclure que l'efficacité du traitement est d'autant plus grande que le patient est traité jeune. Lors d'une précédente étude, des chercheurs étaient parvenus à lever la dépendance transfusionnelle chez des patients adultes atteints d'une forme moins sévère de bêta thalassémie.
En ce qui concerne les effets secondaires, une neutropénie d'une durée médiane de 16 jours a été observée chez l'ensemble des patients, consécutive au conditionnement myéloablatif préalable à la greffe. En revanche, aucune réaction de rejet du greffon contre l'hôte n'a été reportée.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024