La communication est la clé pour améliorer la couverture vaccinale du vaccin contre le papillomavirus (HPV). Selon une étude publiée dans le « JAMA Pediatrics », une formation à la communication des médecins généralistes augmente de moitié le taux d'adolescents qui commencent et complètent un schéma vaccinal dans leur patientèle. Les chercheurs du département de pédiatrie de l'université du Colorado ont inclus 16 consultations de médecine générale, regroupant 188 professionnels de santé, et se sont rendus dans la moitié d'entre eux pour dispenser 2 heures et demie de formation à la communication sur les recommandations de vaccination contre le HPV.
Cette formation se base sur 5 composantes : une documentation comprenant les données dont les médecins pourraient avoir besoin pendant leur consultation, un site internet destiné aux parents, des images illustrant des pathologies liées à l'infection par le HPV, un guide d'aide à la décision et un entraînement sur la manière de mener un entretien motivationnel auprès des parents. On y enseigne aux médecins à reconnaître les différents niveaux de sensibilisation de leurs interlocuteurs (ignore l'existence de la vaccination, la connaît mais n'y est pas sensible, indécis, etc.).
Pas de différence entre les sexes
Un total de 43 132 patients, dont la moitié de filles, est passé par les cabinets participants au cours de l'année qu'a duré l'étude. Aux États-Unis, la vaccination contre le HPV est recommandée pour les filles depuis 2006, et pour les garçons depuis 2011, par le comité des CDC sur les pratiques d'immunisation (ACIP). En France, les recommandations du HCSP concernent les jeunes filles et, depuis 2017, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes jusqu'à l'âge de 26 ans.
Les auteurs précisent que 37,1 % des adolescents du groupe contrôle avaient déjà reçu une injection avant l'inclusion, et 31,6 % des adolescents du groupe reçu par des médecins entraînés. Après l'intervention, ces taux étaient de respectivement 38,9 et 42,9 %. Les jeunes patients qui ont consulté un professionnel de santé formé avaient 46 % de chance en plus de recevoir au moins une dose de vaccination, et 56 % de chance en plus de recevoir le minimum de 3 doses recommandées pour compléter le schéma vaccinal. Il n'y avait pas de différence entre garçons et filles, mais les auteurs notent un effet plus important de la communication chez les jeunes disposant d'une assurance privée (76 % de chance d'initiation de la vaccination en plus). L'impact est également plus marqué dans les consultations privées que dans les consultations publiques.
Les auteurs de l'article du « JAMA », regrettent un taux de vaccination de seulement 60,4 % chez les enfants de 13 à 17 ans, dont deux tiers complètent leur schéma vaccinal. Un tel taux ferait pourtant rêver les médecins en France où seulement 15 % des jeunes filles sont vaccinées.
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