Parmi les personnes vaccinées, le risque de développer une forme sévère du Covid-19 est « fortement associé » à l’âge, à la prise d’immunosuppresseurs ou de corticoïdes oraux, et à la présence de certaines comorbidités, indique une nouvelle étude menée par Epi-Phare (Cnam et ANSM), publiée ce 11 février.
Réalisé à partir des données de la base VAC-SI, couplées au Système national des données de santé (SNDS), ce travail a suivi plus de 28 millions de personnes vaccinées, avec un schéma complet au 31 juillet 2021, du 14e jour après la deuxième injection (ou du 14e jour après la première injection pour les personnes ayant été préalablement testées positives ou hospitalisées pour Covid-19) et pendant 80 jours en moyenne. Au cours de ce suivi, seulement 5 345 sujets (19 pour 100 000) ont été hospitalisés et 996 (4 pour 100 000) sont décédés à l’hôpital pour Covid-19.
L’influence du niveau socio-économique
L’analyse met en évidence que les risques d’hospitalisation et de décès hospitalier étaient associés à l’âge, au sexe masculin et au niveau de défavorisation sociale. Dans le détail, par rapport aux personnes de 45-54 ans, les sujets âgés de 85 à 89 ans « avaient un risque 4 fois plus élevé d’être hospitalisés pour Covid-19 et 38 fois plus élevé de décéder », est-il relevé. Les hommes avaient un risque d’hospitalisation 1,6 fois plus élevé et un risque de décès 2 fois plus élevé que les femmes. Les personnes résidant dans les communes les plus défavorisées avaient un risque d’hospitalisation 1,3 fois plus élevé et un risque de décès 1,5 fois plus élevé que celles des communes les plus favorisées.
Parmi les 47 affections chroniques, toutes étaient positivement associées à des risques accrus d'hospitalisation, « à l’exception de la dyslipidémie traitée qui était négativement associée », et une majorité était associée à un léger surrisque de décès, lit-on également. Les associations les plus fortes étaient retrouvées pour la transplantation rénale (HRa 32,1 et 33,9), la transplantation du poumon (HRa 13,7 et 11,4), l’insuffisance rénale en dialyse (HRa 7,0 et 8,6), la mucoviscidose (HRa 6,3 et 9,6), la trisomie 21 (HRa 3,9 et 45,1), le retard mental (HRa 3,6 et 3,1) et le cancer actif du poumon (HRa 3,5 et 6,5). « Les risques d'hospitalisation et de décès hospitalier étaient également accrus chez les personnes vaccinées traitées par immunosuppresseurs ou corticoïdes oraux », poursuivent les auteurs.
Un risque croissant avec le nombre de comorbidités
Par ailleurs, moins de 10 % des cas hospitalisés et 2 % des patients décédés n’avaient aucune comorbidité, soit deux fois moins que dans la population totale non vaccinée des deux premières vagues. Et, parmi les patients vaccinés hospitalisés, 12 % présentaient une comorbidité, 16 % deux comorbidités, 18 % trois comorbidités, 16 % quatre comorbidités et 27 % cinq comorbidités ou plus. Chez les personnes décédées, les taux s’établissent à 2 %, 7 %, 14 %, 19 %, 19 % et 39 %, respectivement.
Les risques d’hospitalisation sont ainsi multipliés avec le nombre de comorbidités : « après ajustement, les patients vaccinés présentant une seule comorbidité étaient 2 fois plus à risque d’être hospitalisés en comparaison aux patients vaccinés sans comorbidité identifiée », est-il souligné. Le risque d’hospitalisation était triplé pour deux comorbidités, quintuplé pour trois, septuplé pour quatre et multiplié par 13 pour cinq, est-il également indiqué.
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