Le vaccin à ARNm développé par le laboratoire allemand CureVac, baptisé CvnCoV, affiche une efficacité globale de 48 % contre toutes formes de sévérité du Covid-19, a annoncé la société biopharmaceutique le 30 juin, dans un communiqué. Alors que le candidat vaccin n’atteint pas le seuil de 50 % d'efficacité requis par les autorités sanitaires européennes, le laboratoire ne baisse pas pour autant les bras, son P-DG, le Dr Franz-Werner Haas, estimant que le CvnCoV « démontre une forte valeur de santé publique » et peut contribuer à la lutte contre la pandémie.
Le laboratoire insiste en effet sur les résultats obtenus chez les participants âgés de 18 à 60 ans. Dans ce groupe d’âge, l’essai de phase 2b/3 mené sur 40 000 sujets dans dix pays d’Amérique latine et d’Europe (étude Herald) a permis de démontrer une protection « significative », avec une efficacité globale de 53 % (71 cas dans le groupe vacciné contre 136 dans le groupe placebo) contre toutes formes de gravité, de 77 % contre les formes modérées à sévère (9 cas chez les vaccinés contre 36). Dans le même groupe d'âge, le CVnCoV a fourni une protection de 100 % (0 contre 6) contre l'hospitalisation ou le décès. En revanche, « chez les participants de plus de 60 ans, qui représentaient 9 % des cas analysés, les données disponibles n'ont pas permis une détermination statistiquement significative de l'efficacité », indique CureVac.
Le labo met en cause les variants
Alors que les deux autres vaccins à ARNm disponibles contre le Covid (BioNTech/Pfizer et Moderna) ont démontré une efficacité d'environ 95 %, le laboratoire allemand justifie la moindre performance de son produit par un contexte « sans précédent » de circulation de variants au sein des populations étudiées. Sur les 228 cas de Covid enregistrés chez les participants (83 cas dans le groupe vacciné contre 145 dans le groupe placebo), « environ 86 % ont été causés par des variants préoccupants (51 %) et des variants d'intérêt (35 %), dont le variant Lambda, identifié au Pérou (21 %) et le B.1.621, identifié en Colombie (14 %) », indique CureVac, soulignant que seulement 3 % des cas étaient attribuables à la souche originale du SARS-CoV-2.
Certains experts pointent plutôt la formulation choisie par CureVac, qui a notamment opté pour un dosage plus faible que ses concurrents (12 microgrammes). Ces données ont été transmises à l’Agence européenne du médicament (EMA), dans le cadre d’une procédure d'examen en continu du vaccin, qui devra statuer sur la mise sur le marché du vaccin. La Commission européenne a déjà signé un contrat portant sur l'achat de 405 millions de doses. En parallèle, CureVac continue à travailler avec le laboratoire britannique GSK sur le développement des vaccins dits de seconde génération, prenant en compte les variants, mais dont la mise au point est moins avancée.
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