Les sujets infectés par le SARS-CoV-2 qui ne développent pas de symptômes semblent avoir une réponse immunitaire plus faible que ceux ayant une forme symptomatique, révèle une étude publiée dans « Nature Medicine ».
Pour les auteurs, les résultats obtenus chez 178 cas confirmés Covid au sein du district de Wanzhou à Chonqqing (Chine), dont 37 asymptomatiques (20,8 %), alertent sur les risques à délivrer « des passeports immunitaires », la protection conférée semblant plus faible et plus courte chez les personnes sans symptômes.
La réponse immunitaire de ces sujets est encore assez mal connue, alors même qu'ils peuvent transmettre efficacement le virus et que « l'émergence de ces transmetteurs silencieux du SARS-CoV-2 a entraîné des difficultés dans le contrôle de l'épidémie », rappellent les auteurs.
La force et la durée de l'immunité après l'infection sont des éléments clés pour l'immunité de groupe et pour les décisions concernant les restrictions de distanciation sociale. Si pour d'autres coronavirus tels que le SARS-CoV ou le MERS-CoV, les anticorps circulants durent au moins une année, il semble ici qu'ils diminuent dès le 2e-3e mois après l'infection à SARS-CoV-2.
Excrétion virale, anticorps, cytokines
L'équipe dirigée par Ai-Long Huang, de l'université de Chongqing montre que la durée de l'excrétion virale est plus longue chez les sujets asymptomatiques, de 19 jours contre 14 chez ceux ayant des symptômes. Pour autant, la durée d'excrétion n'est pas forcément synonyme d'infectiosité, relèvent les auteurs.
Il ressort également que les taux d'IgG spécifiques sont significativement plus bas dans le groupe asymptomatique. Et, à huit semaines, les anticorps neutralisants baissent chez une forte proportion des patients asymptomatiques, de l'ordre de 81,1 % par rapport à 62,2 % chez les sujets symptomatiques.
En allant plus loin dans la compréhension de la réponse immunitaire, les chercheurs ont observé des taux sanguins de cytokines et de chimiokines plus bas chez les sujets asymptomatiques, reflétant la moindre réponse inflammatoire.
Si le nombre de patients inclus est limité dans l'étude, « cela correspond à certaines préoccupations selon lesquelles l'immunité naturelle aux coronavirus peut être de courte durée », a déclaré à l'AFP le Pr Danny Altman, immunologiste britannique qui n'a pas participé à cette étude. Les auteurs appellent quant à eux à poursuivre la recherche sur des groupes plus importants de patients pour déterminer la durée de l'immunité provenant des anticorps.
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