Alors que l'augmentation du nombre de cas observée ces dernières semaines se répercute de plus en plus sur l'hôpital, avec une hausse des admissions mais aussi des décès, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande d'élargir la vaccination de rappel à une population cible élargie.
Dans son dernier point hebdomadaire, Santé publique France (SPF) fait état d'un ralentissement dans l'augmentation du nombre de nouveaux cas au cours de la semaine du 4 au 10 juillet par rapport à la précédente, tout en soulignant que le taux d'incidence reste à un niveau très élevé sur l’ensemble du territoire (1 343/100 000 habitants versus 1 144, + 17 %).
Le nombre de nouvelles hospitalisations liées au Covid est passé de 6 750 à 8 063 en une semaine (+ 19 %) et le nombre de nouvelles admissions en services de soins critiques de 625 à 761 (+ 22 %). Quant au nombre de décès, une hausse de 12 % est rapportée, avec 389 décès au cours de la semaine du 4 au 10 juillet contre 302 au cours de la semaine précédente (décès à l’hôpital, en établissement d'hébergement pour personnes âgées ou autre établissements et services médico-sociaux). Les taux d’incidence et de nouvelles hospitalisations ont augmenté en particulier chez les 90 ans et plus, souligne SPF.
En outre-mer, « bien que stable, un taux d’incidence élevé était observé en Guadeloupe. Cet indicateur était de nouveau en augmentation à La Réunion et à Mayotte, même si l’incidence restait modérée sur ce territoire », note SFP.
Moins de 60 ans à risque, femmes enceintes et stratégie de cocooning
Cette septième vague est notamment liée au sous-variant d'Omicron BA.5, majoritaire depuis trois semaines. Il représente 72 % des séquences interprétables selon l’enquête Flash du 27 juin.
Dans ce contexte, SPF appelle à accentuer l'effort de vaccination, alors que la couverture reste insuffisante, notamment chez les plus âgés. « Actuellement, seuls 37,1 % des 80 ans et plus et 44,1 % des résidents en Ehpad éligibles avaient reçu la seconde dose de rappel », note l'agence sanitaire.
En réponse à une saisine de la Direction générale de la santé, au vu des dernières données disponibles et « en prévision d’un pic de vague Omicron d’ici au début du mois d’août », la HAS préconise de son côté d'ouvrir la deuxième dose de rappel vaccinal aux adultes de moins de 60 ans à risque de forme grave de Covid, aux femmes enceintes (dès le premier trimestre de grossesse) et aux personnes en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables (dans le cadre de la stratégie de cocooning).
Cette dose de rappel est déjà recommandée pour les 60 ans et plus, les personnes sévèrement immunodéprimées et les résidents d’Ehpad et ceux des unités de soins de longue durée (USLD).
Un délai de trois mois préconisé entre les rappels pour les plus à risque
La HAS précise les délais à respecter entre deux doses de rappel : il est de trois mois pour les 80 ans et plus, les résidents d'Ehpad et d'USLD et les personnes immunodéprimées, et de six mois pour les autres. « Pour tous, si une infection par le Sars-CoV-2 est survenue après la dernière dose, une dose de rappel additionnelle reste recommandée en respectant un délai minimal de trois mois après l’infection », complète la HAS.
Pour émettre son avis, la Haute Autorité a notamment pris en compte le contexte actuel, qui justifie de maintenir des niveaux d'immunité élevés dans la population, et les caractéristiques d'Omicron : « Sa transmissibilité élevée, son échappement immunitaire et sa moindre sévérité. » Elle s'est également appuyée sur les données d’efficacité du schéma à trois doses, qui ont montré un « regain de protection contre les formes sévères (hospitalisations et décès) apporté par l’administration d’une dose de rappel, avec une protection vaccinale située autour de 80 % dans les trois mois suivant son injection, qui s’érode à partir de trois mois (données Epi-Phare et Drees) ».
Par ailleurs, la HAS encourage la primo-vaccination des enfants de 5 à 11 ans présentant des facteurs de risque de forme sévère de Covid et annonce également poursuivre « sa réflexion afin d’aboutir à des recommandations anti-Covid-19 de moyen et de long terme », prenant en compte notamment « les enjeux d’acceptabilité par la population ainsi que l’ensemble des données immunologiques et cliniques disponibles à date ».
En complément des autres mesures barrières, la Haute Autorité recommande vivement le port du masque dans les lieux de promiscuité importante ainsi que dans les lieux clos mal aérés/ventilés.
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