Une analyse suggérait déjà que les personnes vaccinées contre le Covid-19 avaient moins de risque de développer des symptômes prolongés (au-delà de 4 semaines) de la maladie. Selon une nouvelle étude, publiée dans le « BMJ », la vaccination après une infection par le Sars-CoV-2 serait également associée à une moindre probabilité de symptômes persistants du Covid.
Ces résultats sont issus de l’analyse des données de l’Office for National Statistics (ONS) du Royaume-Uni. L'étude observationnelle a inclus 28 356 adultes âgés de 18 à 69 ans (âge moyen 46 ans, 56 % de femmes, 89 % de blancs) qui ont reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19 après avoir été testés positifs. Parmi eux, 6 729 participants (23,7 %) ont signalé la persistance de symptômes au moins une fois au cours du suivi qui s’est étalé sur une période de sept mois (de février à septembre 2021).
Une baisse cumulée de plus de 20 % du risque de symptômes prolongés
Chez ces patients vaccinés après une infection, une première dose de vaccin contre le Covid-19 était associée à une diminution initiale de 12,8 % de la probabilité de symptômes prolongés du Covid, mais « les données ne permettent pas de savoir si cette amélioration s'est maintenue jusqu'à ce qu'une deuxième dose de vaccin soit administrée », soulignent les auteurs.
L’injection d’une deuxième dose était associée à une diminution supplémentaire de 8,8 % des risques de Covid long, et cette amélioration s'est maintenue, « au moins le temps du suivi médian de 67 jours », poursuivent-ils, soulignant que « des résultats similaires ont été obtenus lorsque l'accent était mis sur un Covid long suffisamment grave pour entraîner une déficience fonctionnelle ».
Par ailleurs, les auteurs n’ont trouvé « aucune hétérogénéité (…) dans les associations entre la vaccination et le Covid long selon les caractéristiques sociodémographiques, l'état de santé, l'hospitalisation pour forme grave, le type de vaccin (vecteur adénoviral ou ARNm) ou la durée entre l'infection par le Sars-CoV-2 », indiquent-ils, soulignant que leur étude observationnelle n’a probablement pas la « puissance » suffisante « pour détecter ces associations ».
Une amélioration également observée en France
En France, une analyse tirée des données de 910 patients de la cohorte ComPaRe donne des résultats similaires. Prépubliée (sans relecture par les pairs) sur le site de « The Lancet », l’analyse établit qu’« à 120 jours, le Covid long était significativement moins sévère dans le groupe de vaccination que dans le groupe témoin », est-il souligné. Et, « à ce stade, 16,6 % des patients du groupe des vaccinés ont signalé une rémission de tous les symptômes du Covid long, contre 7,5 % dans le groupe témoin ».
Ces premiers résultats doivent être complétés par de nouvelles recherches sur la relation entre vaccination et Covid long afin de « comprendre les mécanismes biologiques qui sous-tendent toute amélioration des symptômes après la vaccination, ce qui peut contribuer au développement de thérapies pour le Covid long », estiment les chercheurs britanniques.
Pour l’heure, ils avancent plusieurs hypothèses explicatives. « Les personnes atteintes de Covid long qui subissent une dérégulation du système immunitaire peuvent bénéficier de la "réinitialisation" des processus auto-immunitaires par la vaccination (bien qu'il reste à déterminer si cela dure longtemps), tandis que tout réservoir viral résiduel peut également être détruit par la réponse des anticorps », expliquent les auteurs, alors que le « phénotypage immunologique suggère des différences » chez les patients avec des symptômes persistants par rapport aux témoins sains.
Un autre mécanisme proposé est la persistance de l'antigène viral modifiant la réponse immunitaire des mois après l'infection. « Dans ce scénario, il est raisonnable de supposer que la vaccination contre le Covid-19 peut être bénéfique », ajoutent-ils.
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