Le vaccin contre Escherichia coli développé par Sanofi avait soulevé l’espoir de disposer d’un outil de prévention supplémentaire contre le sepsis. L’essai de phase 3 n’a pas été à la hauteur des attentes. « Il a été mis un terme à l’étude E.mbrace », à la suite des conclusions d'un comité indépendant de contrôle des données, selon lequel « le candidat-vaccin contre les souches E. coli responsables d'infections extra-intestinales, développé par Sanofi et Johnson & Johnson, n’était pas suffisamment efficace pour prévenir les infections invasives à E. coli, comparativement à un placebo », indique Sanofi dans un communiqué.
« Nous sommes déçus que ce vaccin ne présente pas une efficacité suffisante pour justifier la poursuite de l’essai clinique » et « nous allons nous efforcer sans relâche de comprendre les facteurs à l’origine des conclusions du comité », souligne Jean-François Toussaint, responsable monde de la R&D dans les vaccins pour Sanofi, cité dans le communiqué.
Alors que la communauté internationale se mobilise contre le sepsis, la Haute Autorité de santé a insisté dans ses toutes dernières recommandations sur l’importance de la prévention, et en particulier de vaccination en respectant le calendrier vaccinal à tous les âges et les recommandations en cas de facteur de risque. Ce candidat-vaccin était attendu, alors que E. coli est l’une des cinq bactéries (avec Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus ou Streptococcus pneumoniae) à l’origine de 85 % des sepsis.
Sanofi avait conclu en octobre 2023 un accord avec Janssen Pharmaceuticals, une société du groupe Johnson & Johnson, en vue du développement et de la commercialisation du candidat-vaccin.
Aucun signal de sécurité
Lancée en juin 2021 et menée dans plus de 250 sites sur cinq continents, l’étude était dirigée par la branche de recherche et développement pharmaceutique de Janssen Pharmaceuticals qui « continuera d’assurer le suivi des participants inclus dans l’étude en vue d’assurer leur sécurité ».
Les patients inclus dans l'étude sont des adultes de 60 ans ou plus. L’état de santé des personnes recrutées devait être stable et celles-ci devaient avoir des antécédents d’infections urinaires au cours des deux dernières années. « Aucun signal de sécurité lié au candidat-vaccin n’a été détecté et, tout au long de l’étude, les investigateurs se sont assurés que les participants qui avaient développé une infection à E. coli reçoivent sans tarder un traitement et des soins », assure Sanofi.
À la suite de l’arrêt de cette étude de phase 3, dernière étape permettant d'évaluer l'intérêt thérapeutique d'un médicament avant une éventuelle autorisation de mise sur le marché, le premier laboratoire français a enregistré une charge pour dépréciation avant impôts de 250 millions de dollars dans ses résultats du quatrième trimestre de 2024.
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