LE VIRUS EBOLA peut être extrêmement létal. Il provoque en Afrique des flambées de fièvre hémorragique souvent mortelle, tuant entre 25 % et 90 % des malades. Il se propage de personne à personne par contacts avec les fluides corporels des sujets infectés (sang, sueur, salive, sperme, vomissures, etc.). Classé comme agent potentiel de bioterrorisme, le virus est aussi sous haute surveillance. Il n’existe à ce jour, aucun traitement ou vaccin approuvé contre cette infection.
Des chercheurs américains ont criblé plus de 2 000 médicaments pour identifier ceux qui inhiberaient in vitro le virus Ebola (EBOV). Ils ont ainsi découvert l’activité antivirale de plusieurs modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (SERM), dont le clomiphène, prescrit pour traiter l’infertilité par anovulation, et le torémifène, approuvé pour traiter le cancer du sein métastasé.
Amélioration de la survie.
Les chercheurs ont ensuite confirmé in vivo, dans un modèle murin d’infection EBOV, l’activité antivirale du clomiphène et du torémifène. Ainsi, un traitement pendant 10 jours par l’un ou l’autre de ces médicaments, débuté une heure après l’infection EBOV, améliore nettement la survie des souris à 1 mois (survie de 90 % avec le clomiphène et de 50 % avec le torémifène, par rapport à l’absence de survie sans traitement).
Cette recherche, publiée dans « Science Translational Medicine », a été menée dans des laboratoires de biosécurité maximale de l’armée américaine (USAMRIID, Frederick, MD) en collaboration avec la compagnie biopharmaceutique Zalicus (Cambridge, MA).
De façon surprenante, cette activité antivirale ne s’exerce pas par le biais d’une interaction avec le récepteur aux œstrogènes - l’inhibition persiste dans les cellules qui n’expriment pas le récepteur aux œstrogènes. Ces composés agiraient au stade tardif de l’entrée virale, en empêchant la fusion virale.
Il reste maintenant à évaluer ces médicaments sur le modèle d’infection primate non humain, plus fiable que le modèle souris, avant d’envisager leur évaluation en clinique.
Le clomiphène et le torémifène sont administrés par voie orale, et leur utilisation depuis longtemps est associée à un bon profil de sécurité et de tolérance, ce qui en fait « d’excellents candidats pour le traitement de l’infection à virus Ebola », selon Johansen et coll..
Science Translational Medicine, 19 juin 2013, Johansen et coll.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024