Le ministre de la Santé François Braun a annoncé ce 22 juillet que le gouvernement restait opposé à la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid au sein des établissements de santé, suivant ainsi l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS), mais aussi de l'Académie de médecine et du Conseil scientifique. Il a précisé, au cours d'un déplacement en Seine-et-Marne, qu'il réunirait « dès le début de la semaine prochaine les organisations syndicales pour leur expliquer la situation ».
Le Sénat avait ouvert la porte à la réintégration des soignants non vaccinés dans le cadre du projet de loi consacré à la lutte contre le Covid et la Commission mixte paritaire attendait le feu vert de la Haute Autorité de santé concernant ce point. Dans son avis du 21 juillet faisant suite à une saisine du ministre de la Santé, l'instance a tranché, en préconisant le maintien de l'obligation vaccinale des personnels exerçant dans les établissements de santé et médico-sociaux.
« Dans le contexte d'une septième vague, au vu de l'efficacité des vaccins et des incertitudes concernant la suite de l'épidémie, la HAS considère que les données ne sont pas de nature à remettre en cause aujourd'hui cette obligation vaccinale », écrit la Haute Autorité.
La dose de rappel, efficace contre les formes sévères
La HAS s'était penchée sur la question de l'obligation vaccinale des professionnels de santé en juillet dernier. Elle estimait alors cette mesure « justifiée au regard des enjeux ». Pour actualiser ce premier avis, la HAS a pris en compte divers éléments, comme le contexte actuel, marqué par la prédominance du sous-lignage BA.5 d'Omicron. Les données de Santé publique France montrent un ralentissement de la circulation du virus, mais des indicateurs qui restent à un niveau très élevé et une augmentation des décès.
La Haute Autorité a également pris en compte les données d'efficacité et de sécurité de la dose de rappel. Les récentes données d'Epi-Phare et de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) sur le schéma à trois doses de vaccins à ARNm (primovaccination et première dose de rappel) ont montré « un regain de protection contre les infections apportées par la dose de rappel », rapporte la HAS. La protection vaccinale est de 45 à 55 % contre les infections symptomatiques et d'environ 80 % contre les formes sévères dans les trois mois suivant l'injection de cette dose. L'efficacité se maintient à des niveaux élevés jusqu'à six mois contre les formes sévères.
« L'efficacité vaccinale sur les variants BA.4 et BA.5 est probablement comparable à celle observée précédemment vis-à-vis des variants BA.1 et BA.2 (données préliminaires du Royaume-Uni publiées par l'UKHSA) », estime la HAS.
Protéger les plus vulnérables
La Haute Autorité rappelle aussi que la survenue d'effets indésirables graves après vaccination contre le Covid est « extrêmement faible », alors que plus de 30 millions de doses de rappel ont déjà été administrées. Les effets indésirables rapportés après le rappel sont proches de ceux rapportés après primo-vaccination.
« Au vu du contexte épidémique dynamique, des incertitudes sur l'évolution de l'épidémie dans les prochains mois et de l'efficacité d'un schéma vaccinal complet à réduire le risque d'être infecté et de transmettre la maladie, la HAS considère que les données ne sont pas de nature à remettre en cause l'obligation vaccinale des personnels des secteurs sanitaire et médico-social qui concourt à une meilleure protection des personnes soignées ou accompagnées, au premier rang desquelles les plus vulnérables », conclut ainsi la HAS.
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